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Alpes du Sud : la Provence agricole existe-t-elle encore ?

Alors que la pression démographique et économique devient de plus en plus forte, les terres agricoles se sont réduites au cours de ce 30 dernières années

Alpes du Sud - La Provence agricole existe-t-elle encore ? Alors que la démographie augmente, les exploitants semblent pris en otage entre développement économique et installation d’habitants, quel poids laisse t-on aux espaces agricoles ? Il y a 40 ans en arrière, la région PACA comptait 3,3 millions de personnes. Aujourd’hui, 4,9 millions. Et en 2030, la population passera la barre des 5,6 millions.

Un développement démographique, l’un des plus forts de France, qui n’est pas sans incidence pour les surfaces agricoles. Au cours de ces 10 dernières années, elles ont reculé de 12 % au niveau régional. La concurrence entre les différents usages du sol est forte : « Notamment les nouveaux arrivants qui cherchent des résidences principales ou secondaires, mais aussi les projets de développement économique comme les zones d’activité », explique sur Alpes 1 Laurent Vinciguerra, directeur de la SAFER dans les Alpes de Haute-Provence, structure qui traite les aspects fonciers agricoles.

Mais à l’heure où certaines communes élaborent des PLU, Plan Local d’Urbanisation, des POS, Plan d’Occupation des Sols, ou des SCOT, Schéma de Cohérence Territoriale, , les élus ont un rôle à jouer : « Avant de se lancer dans un nouveau document d’urbanisme, il faut faire une photographie de l’activité agricole : exploitations en fonctionnement, enjeux en terme de reprise, possibilités d’accueil de nouveaux agriculteurs. Cela permettra d’éviter des écueils en terme de consommation excessive de l’espace agricole dans des endroits qui ne seraient pas pertinents », poursuit Laurent Vinciguerra.

Entre habitations, commerces, mais aussi relief, espaces remarquables protégés, zones à risque inconstructible, les territoires agricoles pourraient se réduire comme peau de chagrin. L’agriculture doit désormais s’organiser pour reconquérir les territoires, et pourquoi pas dans les zones forestières. Philippe Lauraire, directeur de la SAFER dans les Hautes-Alpes, réagit : « Dans ces espaces boisés, il y a un réservoir notamment pour l’élevage en terme de production d’herbes. Le danger est de restreindre les besoins de foncier de l’agriculture à ces zones là, parce qu’elles ne seront jamais assez productives pour garantir le développement économique. Il y a des dispositifs d’aides européens dans l’aménagement de ces zones pour les redonner à l’agriculture. On peut espérer qu’elles soient maintenues dans le futur budget de la Communauté Européenne ».

A la question : la Provence agricole existe-t-elle encore ? La réponse est oui, même si elle semble prise dans un étau face à de nouvelles réalités démographiques, économiques et touristiques. A noter qu’en 1970, on comptait 74 000 exploitations en région PACA. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 22 000.