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Après-pétrole : « repenser l’organisation de nos territoires »

Benoît Thévard, ingénieur spécialiste de la question de l’après-pétrole, donne une conférence ce jeudi soir à Digne les Bains. Rencontre avec Alpes 1

Alpes de Haute-Provence - L’après-pétrole au cœur du débat ce jeudi soir à Digne les Bains. Alors que la Terre possède encore en réserve utilisable de pétrole 1500 milliards de barils, soit 47 ans de consommation constante, des priorités s’imposent déjà selon Benoît Thévard, ingénieur indépendant spécialisée dans la question de l’après-pétrole. Et selon lui, la difficulté se posera avant un demi-siècle. Nous sommes même à l’aube des questionnements. « La difficulté est de savoir à quel rythme on est capable de produire ce pétrole. Avant 2020, on va donc être confronté à ce problème puisque la production de pétrole va commencer à décliner », explique t-il au micro Alpes 1. Car aujourd’hui, Etat et citoyens fonctionnent dans la dépendance quasi-totale à l’or noir. Mais lorsqu’elle commencera à se faire rare, c’est la fin d’une ère qui sera signée selon l’ingénieur : « Si on a une offre qui diminue et une consommation qui augmente, les prix explosent. C’est la fin du pétrole abondant et bon marché pour tout le monde », précise t-il.

Autre question : comment jouer la carte de la croissance économique sans pétrole, « puisqu’on n’a jamais su faire de la croissance sans augmenter la consommation de pétrole », demande Benoît Thévard. Une question d’autant plus inquiétante quand on sait que le secteur du transport est à 96 % dépendant du pétrole, tout comme l’agriculture et la pétrochimie.

L’action doit donc être immédiate pour l’ingénieur, « il faut s’interroger sur notre mode d’organisation ». Mais elle ne pourra pas venir de l’Etat en lui-même : « repenser l’organisation de nos territoires est extrêmement complexe et difficile à assumer pour un gouvernement. C’est pourquoi il faut s’y atteler au niveau local, en trouvant des systèmes de transports en commun par anticipation », précise Benoît Thévard. Et alors que certains élus se battent encore pour le chaînon manquant de l’A51, ce n’est qu’une chimère inutile pour le professionnel. « Si tout l’argent qui était mis dans les rocades et les portions d’autoroutes était mobilisé pour des projets ferroviaires ou des lignes de bus, ça pourrait être des pistes à suivre », conclut-il.

A noter que le gouvernement souhaite un projet de loi sur la transition énergétique pour l’automne 2013