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Sauvan/Dusserre main dans la main pour l’A51, mais pas pour une fusion

Les deux présidents des Conseils Généraux des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence étaient, pour la première fois, autour de la table d’Alpes 1 Live. Ils répondaient aux attentes des socioprofessionnels : désenclavement et entité Alpes du Sud

Alpes du Sud – L’A51, un sempiternel débat serpent de mer qui au fil du temps est devenu le serpent qui se mord la queue. Alors que les élus de Lus-la-Croix-Haute dans la Drôme n’en veulent pas ou plus, les deux présidents des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence eux n’en démordent pas… le désenclavement passera par un projet autoroutier. De quoi mettre les points sur les I après l’intervention de Christophe Castaner, au sein de l’Assemblée Nationale. Le député des Alpes de Haute-Provence avait insisté auprès du Ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, sur la nécessité d’avoir un aménagement routier si l’A51 ne se faisait pas. « Je ne suis pas d’accord », assène Jean-Yves Dusserre, président des Hautes-Alpes, au micro Alpes 1. « Ce qu’il a demandé ne venait pas au bon moment. Nous avons fait une contribution commune entre Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence, Drôme et Isère pour demander au Président de la Commission du SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transports) de prendre en compte la problématique de l’A51 », poursuit l’élu. A cela, Gilbert Sauvan ajoute au micro Alpes 1 : « Christophe Castaner a adopté la position ‘’il vaut mieux tenir que courir’’ ». Désormais, pour le président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence, il faut parvenir à inscrire l’autoroute sur le SNIT, et trouver la déclinaison et les moyens financiers pour la réaliser.

Mais c’est sur ce dernier point que le bas blesse : alors que les groupes Vinci et Eiffage acceptent de réaliser le chaînon sur leur propre denier, en échange d’un prolongement de leur concession autoroutière, le Conseil d’Etat interdit l’adossement. Mais pour Jean-Yves Dusserre, il faut regarder la problématique sous le prisme de l’économie et de l’emploi : « Le Premier Ministre ou même le Président de la République peuvent prendre la décision pour passer outre les problèmes d’adossement ».


Autre dossier interdépartemental : une entité Alpes du Sud, fusion entre les deux départements, réclamée par de nombreux socioprofessionnels notamment des stations de ski. « Quel serait l’intérêt pour nos départements de fusionner ? Aucun », lance Gilbert Sauvan sur Alpes 1. Le président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence qui avance un chiffre : 0,6 %. « Il y a eu une étude de l’association des départements de France qui indique que le gain potentiel de la fusion de deux départements est de 0,6 %, c'est-à-dire nul. Nous n’aurions aucun intérêt mais des inconvénients », poursuit-il. L’un des désavantages avancés : la perte de proximité. « J’ai un département vaste, j’ai déjà du mal à mettre en place des politiques de proximité, je ne vois pas comment on pourrait s’organiser pour faire mieux, ce serait plutôt l’inverse ». Avis partagé de Jean-Yves Dusserre qui s’appuie sur la cartographie : « Imaginez vous un territoire qui aille de Castellane à La Grave, on est dans l’éloignement. A part sur la représentation, on n’aurait peu d’économies à en faire », explique t-il au micro Alpes 1. Mais pour l’élu, il faudrait amplifier les opérations communes et aller plus loin dans la coopération. « Il faudrait mettre en place une conférence des départements des Alpes du Sud pour faire un certain nombre d’actions dans le tourisme », termine Jean-Yves Dusserre.