Alpes du Sud - Force Ouvrière et la CGT dénoncent l’accord du 11 janvier dernier, le fameux accord « pour la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi ». Selon les deux organisations, cet accord remet dangereusement en cause le Code du Travail. « Je trouve que cet accord est très équilibré : 50% de mesures inapplicables, 50% qui sont inacceptables », a dénoncé Raoul Hadou, FO Hautes-Alpes, sur Alpes 1.
Une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul des droits individuels et une plus grande précarité : voilà en quelques mots ce que dénoncent Force Ouvrière et la CGT. « On va taxer les CDD abusifs. Bien, mais on va favoriser le recours à l’intérim qui ne sera pas taxé. On a aussi oublié, dans notre département, toute la problématique des saisonniers », ajoute Raoul Hadou. L’accord a pourtant été signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, des syndicats jugés non majoritaires par leurs confrères de FO et de la CGT.
Un accord qui renforce surtout le pouvoir du patronat, selon Alain Bard, de la CGT des Alpes de Haute-Provence : « Dans un contrat, il y a un lien de subordination. Aujourd’hui, on est dans un déséquilibre entre ce que l’employeur peut faire et ce que le salarié peut faire. Le lien de subordination fait que toutes les décisions vont appartenir à l’employeur et cet accord va renforcer encore cet élément ». Les syndicats dénoncent aussi la réduction du pouvoir de contestation des salariés.
La CGT n’hésite pas à se dire déçue par la Gauche et son gouvernement actuel. « La feuille de route qui avait été donnée par le président Hollande, au départ de cette négociation, portait bien sur la sécurisation de l’emploi. A l’arrivée, on aboutit à un accord minoritaire, qui va sur plus de flexibilité et certainement moins de sécurisation », dénonce aussi Philippe Cottet de la CGT Hautes-Alpes
FO et CGT appellent donc à la mobilisation le 5 mars prochain, date d’ouverture des débats à l’Assemblée Nationale. Trois rassemblements seront organisés dans les Alpes du Sud, à Digne-les-Bains, devant la Préfecture des Hautes-Alpes à Gap et à L’Argentière, devant la permanence parlementaire du député Joël Giraud.
Photo prétexte manifestation Alpes 1