Après avoir délibéré pendant plus de quatre heures, la Cour n’a finalement pas suivi l’avocat général, qui avait requis 30 ans de réclusion criminelle. La victime, Fabrice Tari âgée de 29 ans, avait été égorgée et poignardée d'une cinquantaine de coups de couteaux, avant d'être éventrée puis éviscérée dans son appartement de Gap le 17 juin 2010, à la suite d'une simple dispute.
« Mon client ne compte pas faire appel. Mr Orsini est satisfait du verdict. Il y avait une altération de ses facultés mentales. Et l’altération a été retenue par la Cour puisqu’il n’a pas écopé de la peine maximale », a réagi à la sortie du Palais de Justice, Me Aline Duratti, l’avocate gapençaise de l’accusé. « Je suis très déçu de la peine que je trouve relativement clémente compte tenu de l’atrocité et de la barbarie de ce crime. Les parties civiles sont extrêmement déçues », indique à la radio Alpes 1, l’avocat de la famille de la victime, Me Lionel La Rocca du barreau de Gap.
Interrogé par le Président de la Cour d’Assises, mardi lors du deuxième jour de procès, Laurent Orsini a tout d’abord lancé « Je suis seul, personne n’en a rien à foutre de moi ». Parlant de la victime, « Il n’a rien dit, comme s’il ne sentait rien, il a fait une grimace comme un sourire narquois alors j’ai remis deux autres coups de couteau. J’ai continué à frapper parce que je n’étais pas sûr qu’il soit mort. Ce soir, ça n’aurait pas été Fabrice Tari, ça aurait été n’importe qui d’autre », explique froidement Laurent Orsini. Mais pour l’un des avocats de la partie civile, « le meurtre est bien fait », estime Me Karine Ghigonetto. « Bien fait ? Bien fait ça aurait été une balle dans la tête. Vous voulez me décerner une coupe ? Vous n’avez pas honte », lui a répondu l’accusé, en hurlant.
« Il y avait une volonté de donner la mort car l’accusé a frappé Fabrice Tari au cou, à l’abdomen et dans le dos, c'est-à-dire des zones vitales », a dit l’avocat général, Philippe Toccanier. Lors des réquisitions, l’accusé a interrompu à plusieurs reprises le ministère public. « Tu vas trop loin », lance Laurent Orsini, avant d’être rappelé à l’ordre par le Président de la Cour d’Assises. « Mr Orsini pourrait faire un guide Michelin des tribunaux de PACA, il les a tous fréquenté », poursuit l’avocat général, un brin provocateur. « L’accusé est doté d’une certaine intelligence mise au service du mal », conclue t-il. Philippe Toccanier a requis 30 ans de réclusion criminelle, ainsi que l’interdiction de séjourner dans les Hautes-Alpes pour une période de 10 ans et suivi socio-judiciaire de 20 ans, à sa sortie de prison.