« La victime a été égorgée à trois reprises, poignardée une cinquantaine de fois et éventrée. Ses organes ont été découpés et jetés dans la pièce », résume une source proche du dossier. Incarcéré pour violence avec armes aux Baumettes (Bouches-du-Rhône), Laurent Orsini, était sorti de la prison 15 jours avant le meurtre et avait été vu le matin même par un médecin psychiatre qui lui avait prescrit des médicaments et demandé à le revoir quelques jours après pour décider d'une éventuelle hospitalisation. Laurent Orsini a effectué plusieurs séjours en unité psychiatrique, mais en est sorti à chaque fois très rapidement, « aucun élément ne justifiant son internement d'office », a relevé le procureur de la République de Gap, Philippe Toccanier.
Entendu lors de l’enquête, Laurent Orsini a reconnu avoir « pété les plombs », car il voulait « lui faire du mal », parlant de la victime. Un rapport psychiatrique présente l’accusé comme « une personnalité psychotique marquée par les passages à l’acte violents, alimentée par un sentiment originel de persécution et de destruction ».
« Les débats
démontreront que M. Orsini était conscient lorsqu’il a commit son crime odieux
et abominable. Il faut espérer que la
Cour d’Assises tire les conséquences de la dangerosité de cet
individu », explique
sur la radio Alpes 1 l’avocat de la famille de la victime, Me Lionel La Rocca du barreau de Gap. « Mon
client appréhende beaucoup ce procès. Mr Orsini n’explique toujours pas son
geste. Il a conscience de la gravité de ses actes et il en a honte. Il ne
souhaite en aucun cas plaider la folie. Certes, il y a une altération de ses
facultés mentales, mais il n’y a pas d’abolition de ces facultés »,
précise Me Aline Duratti, l’avocate Gapençaise de l’accusé.
Placé en détention provisoire depuis le 22 juin 2010, Laurent Orsini avec menacé avec un couteau un surveillant de la maison d’arrêt de Varces (Isère) en mai 2011, « car il voulait des médicaments pour se suicider », indique une source judiciaire. Laurent Orsini a fait l’objet de 23 condamnations, entre 1990 et 2010, pour violences, vols, dégradations, menaces de mort, rébellion, port d’armes et délits routiers.
L’unique témoin, le soir du meurtre de Gap, est un ami de la victime qui, menacé, n’avait pu lui porter assistance. Admis en hospitalisation « libre » depuis plusieurs mois, Frih Hadj, âgé de 52 ans, s’est suicidé début janvier dans sa chambre d’hôpital, au Centre Hospitalier Spécialisé de Buëch-Durance à Laragne-Montéglin.