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La Grave et la Com-Com du Briançonnais devant le tribunal administratif

La Société des Téléphériques des Glaciers de la Meije demande la résiliation de la convention établie avec les collectivités, pour l’exploitation du téléphérique de la Grave.

Hautes-Alpes - La commune de la Grave et la Communauté de Communes du Briançonnais devant le tribunal administratif de Marseille ce mardi. En cause, une convention établie en 1987 avec la Société des Téléphériques des Glaciers de la Meije, et qui doit prendre fin en 2017. L’entreprise souhaite la résilier et demande plus de 20 millions d’euros de dommages et intérêts. Elle reproche aux collectivités de ne pas avoir rempli leur part de marché.

1986 : le téléphérique de la Grave se porte mal. Alors qu’il est géré par le SIVOM du Briançonnais, il fait faillite… plus de 13 millions de francs de passif sont enregistrés. La collectivité décide alors d’en confier la gestion à un privé, par le biais d’une DSP, une délégation de service public. Deux entreprises répondent à l’appel d’offres : la société iséroise « Deux Alpes Loisirs » qui veut reprendre le téléphérique sans le passif, et la société anonyme des Téléphériques des Glaciers de la Meije, entreprise familiale de Denis Creissel, qui à l’inverse se lance dans la course en reprenant toutes les dettes. C’est donc elle qui est choisie, une convention est alors signée le 15 juin 1987.

Mais c’est là que le problème réside. Pour l’entreprise, qui veut désormais mettre fin à la convention cinq ans avant son terme, les collectivités n’auraient pas rempli leur part du marché. Selon une source proche du dossier, elles se seraient engagées à construire 5 000 lits marchands, mais seuls 2 000 auraient finalement vu le jour. Les installations ne seraient donc pas rentabilisées.

Son de cloche inverse pour la commune, qui annonce s’être simplement engagée à créer une ZAC, ou Zone d’Aménagement Concertée. « Cette ZAC a été créée, la commune n’a pas pour mission d’être promoteur immobilier. Si cette zone n’a pas été construite à hauteur de ce qui était attendu par les exploitants, il faut qu’ils se retournent vers les promoteurs », explique le maire de La Grave, Jean-Pierre Sevrez. L’élu, qui pointe du doigt une convention opaque : « Certains articles se contredisent, la commune demande donc un jugement en interprétation de cette concession ».

Une autre question se pose : si la justice ne décide pas de résilier cette convention, le gérant de la société des Téléphériques des Glaciers de la Meije nous a confié ne pas vouloir la renouveler en 2017. Alors qu’adviendra t-il du téléphérique ?

A noter que la Société des Téléphériques des Glaciers de la Meije enregistre entre 1,7 et 1,9 millions d’euros de chiffre d’affaire par an, avec 35 à 40 000 journées skieurs.