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Affaire Ghamdi : le procès devant les Assises a été renvoyé

Le président de la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence a décidé de renvoyer le procès pour meurtre de Mohamed Ghamdi, son avocat étant absent à l’ouverture des débats

Alpes de Haute-Provence - Le président de la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence a décidé de renvoyer le procès pour meurtre de Mohamed-Chérif Ghamdi, son avocat étant absent à l’ouverture des débats ce lundi après-midi. Mohamed-Chérif Ghamdi, originaire d’Algérie et âgé de 52 ans, devait être jugé durant trois jours à Digne-les-Bains pour le meurtre, en mai 2010, d’un employé du centre-vacances de Chandourène à Champtercier (Alpes de Haute-Provence). L’accusé encourait jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Assassiné sur son lieu de travail de plusieurs coups de couteau, Damien Chapuis, 37 ans et père de deux jeunes enfants, était originaire de Bourg-en-Bresse (Ain).

Retenu par la Cour d’Assises du Vaucluse jusqu’à demain mardi, l’avocat grenoblois de l’accusé, avait demandé vendredi dernier à ce que le procès soit renvoyé. « Mr Ghamdi doit être défendu par un avocat disponible et de son choix. Certains refusent le renvoi, on a prévu de massacrer Mr Ghamdi au lieu de le juger avec son avocat », avait alors précisé à la radio Alpes 1 Maître Bernard Ripert.

A l’ouverture du procès, le président des Assises a d'abord demandé à un représentant du barreau de lui mettre à disposition un avocat commis d'office. L'ancien bâtonnier Michel Brunet, représentant de l'ordre, a déclaré qu'il n'en était « pas question », car « tout le monde a le droit à un procès équitable », alors qu’une partie des avocats commis d’office était en grève actuellement.

L’avocat général s’est par la suite dit étonné : « Je n’ai pas reçu de courrier indiquant une demande de renvoi. J’ai appris cette demande par la presse. Je suis désolé pour la famille que nous nous retrouvions dans cette situation », a dit Pierre-Jean Gaury, Procureur de la République de Digne-les-Bains. Une quinzaine de proches de la famille de la victime avait fait le déplacement et était rassemblée dans la cour du palais de justice. Ces derniers n’ont pas pu rentrer dans la salle, semble-t-il afin d’éviter un débordement. L’avocat de la partie-civile n’a pas souhaité s’exprimer. « J’ai envie de tout casser. Mon mari, ça fait deux ans qu’il a été assassiné. Et là on vient de me dire que le procès est annulé parce qu’un avocat n’est pas là. Et vous voulez que je vive çà comment », a témoigné la veuve de la victime.

Mohamed-Chérif Ghamdi avait été interpellé à Marseille quelques heures après le meurtre de Damien Chapuis. Les policiers avaient retrouvé dans le véhicule du fuyard l’arme du crime. Mis en examen pour homicide et incarcéré à la prison des Baumettes (Bouches-du-Rhône), le 29 mai 2010, Mohamed-Chérif Ghamdi avait été hospitalisé d’office le lendemain dans une unité hospitalière psychiatrique de l'hôpital Sainte-Marguerite à Marseille. Ce dernier avait réussi à s’échapper quatre jours plus tard en sciant les barreaux de sa chambre, à l'aide d'un tournevis improvisé. Il avait été interpellé le 4 juin près de Béziers (Hérault) par les gendarmes.