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Un an de prison avec sursis requis dans l'affaire Trabuc/Gaillard

Danièle Canarelli, chef de service psychiatrie de l’hôpital Edouard Toulouse était jugée pour homicide involontaire. La justice lui reproche de ne pas avoir pris en compte la dangerosité de Joël Gaillard.

Hautes-Alpes - Un an de prison avec sursis requis à l’encontre de Danièle Canarelli. L’affaire Trabuc/Gaillard longuement débattue pendant plus de 8h ce mardi devant le tribunal correctionnel de Marseille.

La chef de service psychiatrie de l’hôpital Edouard Toulouse était jugée pour homicide involontaire. La justice lui reproche de ne pas avoir pris en compte la dangerosité de Joël Gaillard. En 2004, il avait assassiné en pleine rue à Gap le compagnon de sa grand-mère, Germain Trabuc. Une délégation d’une centaine de professionnels de santé s’est rassemblée en soutien à leur collègue. Mais face à cette mobilisation, le procureur de la République a tenu à souligner que « ce n’était pas le procès de la psychiatrie, mais bel et bien le procès d’une psychiatre ». Il a demandé un an de prison avec sursis à l’encontre de Danièle Canarelli. Injuste pour son avocat, Maitre Sylvain Pontier : « Il n’y avait strictement aucun élément qui laissait penser qu’il allait fuguer. Ensuite, les services de police aurait du intervenir », a-t-il déclaré sur Alpes 1.

Une audience attendue également par la famille de Germain Trabuc, la victime. L’avocat, Maitre Chemla, a souligné « les nombreuses incohérences » dans ce dossier et a longuement plaidé le manque de prise en compte des avis des autres médecins. Pour lui, Joël Gaillard n’a jamais été suivi pour schizophrénie. Il a, sur ce sujet, déclaré : « on peut concevoir que la décision d’un médecin soit difficile à prendre, mais là, elle n’était pas seule. Elle n’a jamais tenu compte des avis des différents médecins. » Une affaire donc très complexe et certain s’interroge sur les effets que peut avoir un tel procès sur la profession. « Quand on parle de désert médicaux aujourd’hui, avec une évolution pareil, on va bientôt les trouver dans les hôpitaux. Les médecins vont commencer à prendre des risques », a dénoncé sur Alpes 1 le Docteur Alain Abrieu, vice-président de l’Union syndicale de la psychiatrie.

A noter que c’est la première fois qu’un psychiatre est accusé d’homicide involontaire en France. Le jugement a été mis en délibéré pour le 18 décembre prochain.