Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

La tuerie de Valensole : une affaire qui a laissé un souvenir douloureux

En décembre 1928, deux jeunes gens ont assassiné quatre membres d’une famille, ainsi que leur employé

Alpes de Haute-Provence - Dimanche 2 décembre 1928. Peu après l’heure du souper, Alexandre Ughetto, 18 ans, se rend à la ferme des Courrelys, à Valensole. Une propriété exploité par le couple Richaud, Adrien et Antonia âgés de 46 et 40 ans, chez qui il a déjà travaillé. Mais ce soir là, les intensions d’Alexandre sont meurtrières. Il veut dérober l’argent de la famille et tue d’abord à coup de révolver le mari. La motivation de cet acte : l’argent. C’est ce que nous explique Marie-Noël Paschal, auteur du livre, les grandes affaires criminelles des Alpes de Haute-Provence : «  Il avait besoin d’argent et entre autres, il voulait en dépenser pour son compagnon et petit ami très probablement : le petit polonais. Lors du procès, il explique notamment qu’il voulait que le petit polonais soit beau ».

Le polonais, Mucha Witkowski, 16 ans, ne tarde pas à le rejoindre sur les lieux et devient ainsi le complice d’une folie meurtrière. Les deux jeunes abattent successivement la fermière Mme Richaud, puis le valet Auguste Amaudric. S’en suit alors l’effroyable : les deux enfants du couple âgés de 10 et 3 ans sont battus à mort, à coup de chaises. « Lors du procès, confie Marie-Noël Paschal, quand on demande à Alexandre Ughetto qui a tué les enfants, il répond qu’à un moment il a quitté la cuisine et que quand il est revenu, les deux enfants étaient morts ».

Les corps sont découverts quatre jours plus tard le 6 décembre 1928. Alexandre Ughetto et Mucha Witkowski sont arrêtés. Alexandre, n’ayant pas la majorité, avait tout de même l’âge minimum pour être jugé comme un adulte. Il est condamné à mort et guillotiné en janvier 1930 sur la place publique de Digne-les-Bains, l’une des dernières exécutions publiques. « Ce qui s’est passé lors du procès également et qui a beaucoup marqué les esprits, c’est que le père d’Alexandre Ughetto est venu à la barre et il a réclamé la peine de mort pour son fils, révèle Marie-Noël Paschal. Un évènement assez rare ».

Quant à Mucha, plus jeune, il a écopé de 20 ans de détention et 10 ans d’interdiction de séjour sur le territoire. La tuerie de Valensole, une affaire qui a entaché très longtemps la réputation de la commune. « C’est une affaire dont on a parlé à Valensole, mais également dans toute la région, confie Marie-Noël Paschal. Pendant très longtemps, quand on demandait aux gens d’où ils venaient et qu’ils répondaient Valensole. On leur disait : Ah ! Valensole ? Le pays du crime ! »