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Affaire Trabuc : un cadre hospitalier poursuivi pour homicide involontaire

La chef de service psychiatrique de l’hôpital Edmond Toulouse à Marseille est poursuivie pour homicide involontaire. Elle n’aurait rien fait face à la dangerosité de Joël Gaillard

Hautes-Alpes -Info Alpes 1 - Joël Gaillard, c’est l’histoire d’une ascension de violence qui touche l’irréparable, un irréparable commis dans la pire sauvagerie. La fracture, ce serait le décès de son père, alors qu’il a 28 ans. C’est alors le début des délires de persécution, puis le passage à l’acte. D’abord en 2000 quand il poignarde un gardien d’immeuble à Marseille. Puis une tentative d’assassinat, en 2001, un mois après être sorti de l’hôpital psychiatrique Edmond Toulouse à Marseille : persuadé que ses nièces sont victimes de pédophilie, il tente de tuer un homme dans un centre équestre de Barcelonnette. D’abord mis en examen, il retourne à l’hôpital. Mais ce n’est pas pour autant qu’il sera soigné, ce que déplore l’avocat de la famille Trabuc, Maître Chemla : « La justice a répondu qu’il est schizophrène et le psychiatre n’a pas voulu l’entendre. Les schizophrènes sont soignés par des neuroleptiques qui évitent les crises de démence qui les amènent à passer à l’acte. Gaillard n’a jamais été sous neuroleptique, on a mis une bombe à retardement dans la nature ».

Trois ans plus tard, Joël Gaillard commet l’irréparable. Le 9 mars, en pleine rue à Gap, il tue sauvagement à coup de hâche le compagnon de sa grand-mère, Germain Trabuc, 83 ans. Pour Maître Chemla, on touche l’inacceptable : le meurtre était prévu et annoncé par Gaillard. « Il avait expliqué qu’il voulait tuer Mr Trabuc, à tel point que des appels de la famille Gaillard vont être adressé au centre hospitalier en ce sens là », explique à la radio Alpes 1, Maître Chemla. Gaillard est finalement jugé pénalement irresponsable de ses actes.

L’affaire se poursuit puisque le juge vient de renvoyer en correctionnel la chef de service de l’Hôpital Edmond Toulouse à Marseille, le docteur Canarelli, pour homicide involontaire. « Le juge a retenu contre elle qu’elle ne pouvait ignorer le dessein criminel de Joël Gaillard, le juge lui reproche de n’avoir pris aucune mesure pour le soigner », conclut Maître Chemla. Le procès se tiendra le 13 novembre prochain à 14h.