Le rôle essentiel de l'argent dans ces élections législatives

En matière de dépense, les plus chanceux, qui atteignent les 5% des voix, se voient rembourser leurs frais de campagne par l’Etat

Alpes du Sud - Quel rôle joue le nerf de la guerre pour cette campagne des législatives : l’argent ? Pour les tracts, les affiches, les meetings, le local de campagne…. Le candidat en lice a besoin de liquidité. Pour certains, le budget de campagne est dérisoire mais pour d’autres le montant peut vite s’envoler.

En matière de dépense, les plus chanceux, qui atteignent les 5% des voix, se voient rembourser, jusqu’à un certain seuil, leurs frais de campagne par l’Etat, comme la profession de fois ou les affiches électorales. Si le plafond est dépassé, le parti politique peut prendre en charge le reste. Dans certains mouvements ce n’est pas le cas. Le candidat doit alors compter sur ses fonds propres et faire appel à son banquier. Danielle Fay, pour Debout la République, à 2 300 euros en tout pour faire campagne. « Je suis à la retraite, donc j’avais de l’argent de côté et j’ai décidé de m’engager comme ça. Je connais des personnes qui n’avaient pas les moyens et les banquiers n’ont pas voulu suivre. Le banquier en nous recevant il rigole, surtout quand on annonce le parti Debout la République. Il nous demande combien on a fait aux dernières élections et voilà », confie Danielle Fay à la radio Alpes1.

Et en matière bancaire la règle est stricte. Le candidat a le droit à un compte de campagne mais pour ce qui est du crédit, il est considéré comme un citoyen lambda. « N’importe quel candidat peut aller voir une banque et demander un compte. En cas de refus de la banque, le candidat qui a pu se voir refuser l’ouverture d’un compte va voir la Banque de France qui lui désigne une banque d’office, qui sera obligée d’accepter. En revanche, le crédit reste de la décision de la banque », précise Collette Covin de la Fédération bancaire française.

Les dons deviennent donc un levier essentiel. Guy Blanc, n’a pas de parti politique derrière lui et sur ses 12 000 euros de budget de campagne, 7 000 euros proviennent de l’aide des sympathisants. « C’est une campagne peu dépensière. On ne fait pas de meetings, pas de repas, très peu d’apéritifs, nous n’avons pas de local de campagne. Ma campagne est donc financée pour une partie par mes fonds propres et l’autre partie par les dons de ceux qui participent et qui m’aident. On a est allé jusqu’à un chèque de 3 000 euros », affirme le chirurgien Gapençais.

Pour ces élections législatives, en moyenne, suivant les circonscriptions, les candidats n’ont pas le droit légalement de dépasser 60 000 euros de frais de campagne. Dans la 1ère circonscription des Hautes-Alpes le plafond est à 61 764 euros, il est de 59 669 euros pour la seconde. Dans les Alpes de Haute-Provence, les candidats ne doivent pas dépasser 62 635 euros dans la 1ère circonscription et 63 261 euros dans la deuxième.