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Gap : un homme de 20 ans condamné à 4 ans de prison dont 2 ferme

Il comparaissait pour violences aggravées et intrusion non autorisée avec arme dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire

Hautes-Alpes - Trois jeunes hommes condamnés à des peines de prison devant le tribunal correctionnel de Gap ce jeudi après-midi. Ils comparaissaient pour des faits de violence en réunion et abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit. Mais également pour intrusion non autorisée avec arme dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire.

Une audience sur fond de désespoir, de médicaments, de stupéfiants et de violence… A l’audience, tout tourne autour de Quentin, Haut-Alpin de 20 ans : un jeune homme décrit comme violent contre les autres, mais aussi contre lui-même… tentative de suicide à partir de 8 ans, scarifications… un drame personnel issu d’une cellule familiale divisée et d’un père absent. Pendant deux ans, il va d’ailleurs faire un séjour au CEFTP, Centre Educatif de Formation aux Travaux Publics, d’Aspres-sur-Buëch. Structure où il a été exclu en août dernier, et où il reviendra plus tard pour d’autres desseins, plus noirs…

Alors que s’est-il passé cette fameuse nuit du 7 septembre 2011 ? Quentin, aidés de trois complices, un mineur, Yannice, 19 ans, absent à l’audience et Thomas, 25 ans décident de tendre un guet apens à un adolescent revendeur de drogue. Quentin le passe à tabac, et sort un pistolet. Selon son avocate, il s’agit d’une arme d’alarme, sans danger. Mais le jeune homme va utiliser la crosse et asséner plusieurs coups sur la victime. Il tirera également trois fois en l’air, sous les yeux de ses complices. « Vous ne vous êtes pas dit qu’il fallait aider quelqu’un ? », lui demande le président du tribunal. « Je ne savais pas que Quentin avait une arme. Je suis le premier à regretter », explique Thomas.

Mais « la vague criminelle » de Quentin, comme l’appelle le substitut du Procureur, se poursuit. Et le lendemain, il écrit de nombreux textos au directeur du CEFTP. Des messages dans lesquels il fait part de son désespoir et de son envie d’en finir. Puis il s’empare de son arme et se dirige au centre d’Aspres sur Buëch et tire quinze coups sur le bâtiment. Alerté par le bruit, le veilleur de nuit sort. Et Quentin va alors tirer trois fois dans sa direction. Selon l’avocat du salarié, Maître Leclerc, l’homme en est sorti très choqué : « il a vu sa mort arriver ». Le CEFTP s’est également porté parti civile. Et par la voix de son directeur, le pardon semble difficile : « Tu cherchais de la protection, ce n’est pas par la violence qu’on l’obtient ».

Les explications de Quentin sont floues, des absences qu’il justifie par une forte consommation de stupéfiants, 30 à 40 joints par jour, et l’absorption d’un anxiolytique, le lyzanxia. Mais pour le substitut du procureur, sa mémoire est sélective : « A l’heure du Médiator et des prothèses PIP, il veut faire le procès du Lyzanxia. C’est une escroquerie intellectuelle ». Et ses réquisitions vont être lourdes à l’encontre de Quentin : cinq ans de prison ferme, un placement sous mandat de dépôt et l’interdiction de porter une arme. Pour Yannice, il requiert un an de prison assorti ou non du sursis et un mandat d’arrêt. Et pour Thomas, il est plus clément, le jugeant sur une pente ascendante : un an et demi de prison ferme sous mandat de dépôt.

C’est l’avocate de Quentin qui aura le mot de la fin : « Vous tirez sur une ambulance. Avec une peine ferme, ses parents, la société, nous le perdrons… » Quentin a finalement été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis et maintien en détention, une mise à l’épreuve de trois ans et l’interdiction de porter une arme. Il devra également verser 1001 euros au CFETP et 1000 euros au veilleur de nuit. Thomas écope d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt. Et Yannice, d’un an de prison avec sursis.

A noter que Quentin comparaissait également pour violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Il a été condamné à six mois de prison ferme.