Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

Carlina : une révolution dans le domaine de l'astronomie

Opérationnel en juin prochain, le prototype doit permettre d’observer la surface des étoiles supergéantes

Alpes de Haute-Provence - Une équipe de l’Observatoire de Haute-Provence, site de l’Institut Pythés (unité mixte de service CNRS/Aix-Marseille Université/IRD) développe un nouveau télescope doté d’un pouvoir de résolution unique au monde. Depuis 2004, cette équipe de l’Observatoire de Haute-Provence travaille sur le projet « Carlina », un télescope géant dilué, c’est à dire composé de trois miroirs de 25 centimètres, espacés les uns des autres. « Cette année, nous avons réussi à régler au micron des miroirs sous une optique accrochée à un ballon à hélium à une centaine de mètres au dessus du sol », a expliqué à la radio Alpes 1, Hervé le Correler, astronome et responsable scientifique du projet « Carlina ».

Hervé le Correler a publié en janvier 2012 un article démontrant la possibilité de concevoir des télescopes géants avec des optiques portés par des câbles. Opérationnel en juin prochain, le prototype « Carlina » doit permettre d’observer la surface des étoiles supergéantes, situées à des dizaines d’années lumières. « Les plus grands télescopes au monde, comme au Chili (VLT) ou à Hawaï (KECK), possèdent des miroirs d’environ 10 mètres de diamètre. Ils voient la plupart des étoiles comme des points », précise Hervé le Correler.

« Carlina » est une innovation technologique et scientifique qui permettra dans un avenir proche de construire un grand télescope dilué de 100 mètres de diamètre, le plus grand au monde. « Ce télescope dilué permettra aux scientifiques de voir des exoplanètes, des régions proches du trou noir au centre de notre galaxie mais également la surface des étoiles qui sont à quelques années lumières de notre soleil », conclue Hervé le Correler.

Une dizaine de sites en région Provence-Alpes-Côte-D’azur, situés entre Nice-Marseille et Briançon (Hautes-Alpes) ont été pré-sélectionnés pour accueillir ce futur télescope dilué. « On peut même imaginer une version spatiale qui permettrait en l’occurrence de voir les surfaces des planètes hors de notre système solaire et d’observer pourquoi pas des mers, des continents, des traces de vies », indique Julien Dejonghe, ingénieur responsable technique du projet « Carlina ».