Au niveau de l’emploi, si les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché du travail, avec une progression de 18 points entre 1982 et 2008, elles restent aussi plus exposées au chômage. En 2010, 18 % des femmes de 30 à 35 ans sont inactives, contre 4 % des hommes. Et quand elles ont un travail, elles se retrouvent face aux responsabilités de la maternité. Responsabilités qui les obligent parfois soit à mettre leur carrière entre parenthèses, soit à opter pour le temps partiel. Ainsi, en 2010, 31 % des femmes sont à temps partiel, contre 7 % des hommes. Et si l’écart salarial tend à se réduire entre les deux genres : 29 % en 1991 contre 25 % en 2009, elles sont de plus en plus nombreuses à occuper des emplois non qualifiés. Selon Jacqueline Hennegrave, présidente de l’association Femmes Solidaires dans les Alpes de Haute-Provence, elles deviennent les prolétaires de la société : « Les femmes sont dans les métiers les plus dévalorisés, notamment dans les services à la personne qui sont à la limite de l’esclavage moderne ».
Pour Nadine Sansoni, chargée de mission départementale aux droits de la femme et de l’égalité au sein de la DDCSPP des Hautes-Alpes, la difficulté d’accès à l’emploi tient aussi aux particularités du département : « Dans les vallées reculées, il y a des problèmes de déplacement et d’accès au permis de conduire, donc des difficultés d’accès à l’emploi et la formation. C’est aussi un département touristique où les femmes accèdent difficilement à la création d’activités ».
Des inégalités dans la vie active qui se répercutent donc lors de la retraite : en 2008, les femmes gagnaient en moyenne un peu plus de 830 euros de pension. Contre 1743 euros pour les hommes… soit une différence de 48 %.
Autre constat : la vie des femmes semble être de plus en plus compliquée. En 2010, 13 % d’entre elles avouaient avoir des conditions matérielles difficiles contre 11 % des hommes. Ceci s’explique bien souvent par le fait qu’elles sont à la tête de famille monoparentale ou qu’elles sont seules après 60 ans.
