Ce PRS prévoit, pour une meilleure prise en charge, les regroupements plutôt que les fermetures. Avec une priorité donnée aux conversions ou transformations d’activité. « Ce projet doit permettre d’améliorer l’offre de soins ambulatoires et hospitaliers. Nous allons lutter contre la désertification médicale en prenant notamment en compte les particularités des territoires alpins », a justifié, à la radio Alpes 1, le directeur général de l’ARS, Dominique Deroubaix.
Concernant les services de réanimations, le nombre de sites devrait passer de 45 en 2011 à 36. « Un service de réanimation est viable à partir d’une quinzaine de lits occupés selon les experts. A Briançon comme à Digne-les-Bains, la moyenne d’occupation par an est de deux lits », a assuré Dominique Deroubaix. Conséquence : dans les Hautes-Alpes, l’ARS envisage d’ici 2016 une coopération Briançon-Gap-Embrun et le transfert de la réanimation de Briançon vers Gap. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, « la faible activité ne justifie pas l’ouverture d’un service à Manosque », explique Dominique Deroubaix, précisant que « six lits étaient maintenus à l’hôpital de Digne-les-Bains compte tenu du vaste territoire ».
L’ARS souhaite également la spécialisation des 24 hôpitaux publics locaux de la région pour faire face à la tarification à l’activité. Auparavant, les hôpitaux bénéficiaient d’un budget global sans rapport avec le nombre d’actes de soins effectués. Avec la réforme de 2009, les établissements hospitaliers chiffrent précisément chaque acte réalisé durant le séjour d’un patient. Ensuite, ils perçoivent une enveloppe en fonction de l’activité exacte.
Les syndicats, les collectifs et les associations avaient appelé à un grand rassemblement devant le siège de l’ARS. Ils étaient une quarantaine réunie pour dénoncer « une logique comptable de l’ARS au détriment des patients et des personnels, depuis la réforme de l’hôpital de 2009 », a rappelé Valérie Clément, secrétaire générale santé de la CGT dans les Hautes-Alpes. Le Projet Régional de Santé n’est pas gravé dans le marbre. « Le PRS peut être révisé », affirme le directeur de l’ARS, qui explique qu’un premier bilan est prévu pour le 2ème semestre 2014.