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Un gapençais de 75 ans victime d’une vaste escroquerie

Une mère et sa fille, résidant à Gap, sont soupçonnées d’avoir profité financièrement d’un septuagénaire pendant trois ans

Hautes-Alpes - La mère de nationalité algérienne âgée de 53 ans et sa fille de nationalité française de 21 ans sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Gap pour « escroquerie au préjudice d'une personne vulnérable ». Le procès est attendu le 9 février prochain. Les deux femmes risquent jusqu’à 7 ans de prison. Le septuagénaire fait actuellement l’objet de mesures de protections.

En 2008, la victime aurait fait « par hasard » la connaissance à Marseille d’une jeune femme « gravement malade, atteinte d’un cancer et qui nécessitait des soins hospitaliers très onéreux en Espagne », a expliqué à la radio Alpes 1 une source proche de l’enquête. Le parquet de Gap a été saisi en octobre 2010 grâce à des retraits d’argent importants de la part du septuagénaire. « Le septuagénaire aurait donc envoyé d’importantes sommes d’argent au bénéfice de la fausse malade entre août 2008 et mai 2011. Le préjudice est estimé à plusieurs dizaines de milliers d’euros », confirme le Procureur de la République de Gap, Philippe Toccanier.

Le 11 mai 2011, les enquêteurs de la Brigade de Sûreté Urbaine (BSU) du commissariat de Gap ont interpellé en flagrant délit la fille venue récupérer une nouvelle enveloppe. « La jeune femme avait une fausse perruque et des lunettes. Elle se faisait passer pour l’infirmière. La mère, qui serait le cerveau dans cette affaire, est déjà connue de la justice pour des faits d’escroquerie », précise une source proche du dossier. Après six mois passés en Algérie, la mère et la fille qui faisaient l’objet de mandats de recherches ont été interpellées à Marseille en novembre 2011.

Le mode opératoire ressemble étrangement à ce que l’on appelle « la prisonnière espagnole ». Il s’agit d’un type d’escroquerie qui remonte au 16ème siècle. Un riche seigneur Espagnol recevait une lettre l’invitant à sauver une belle princesse retenue en captivité par les Turcs. Moyennant une somme d’argent importante, la princesse imaginaire était alors « libérée » et le seigneur pouvait alors l’épouser.