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Le CEA de Cadarache poursuivi en justice suite à un incident nucléaire

Le Commissariat à l’Energie Atomique de Cadarache doit comparaitre devant la justice, suite à un incident de niveau 2 sur l’échelle des événements nucléaires.

Alpes du Sud - Le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) de Cadarache doit comparaitre ce mercredi devant la justice, suite à un incident survenu en octobre 2009, classé au niveau 2 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires, INES (International Nuclear Event Scale). Le CEA de Cadarache, sur la commune de Saint-Paul-Lez-Durance dans les Bouches-du-Rhône, est poursuivi devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour « non déclaration immédiate d’un incident ou d’accident par personne morale exploitant une installation nucléaire de base ». 

Dans le cadre du démantèlement de l’Atelier de Technologie du Plutonium (ATPu), le CEA de Cadarache avait déclaré tardivement la sous évaluation de la quantité de matière nucléaire présente dans l’installation. « Plus de 400 boites à gants (boites transparentes de manipulation pour fabriquer des pastilles de combustible) utilisés par le personnel contenaient de la matière combustible nucléaire. Evaluée durant l'exploitation à 8 kg, le début des opérations de démantèlement en 2008 avait permis de réévaluer cette quantité à 39 kg. La déclaration tardive de la différence a conduit l’ASN à engager une procédure », a confirmé à la radio Alpes 1, la direction du CEA de Cadarache. L’ATPu, exploité de 1962 à 2004 par le groupe industriel français Areva, a servi à la production de combustible MOX (combustible nucléaire issu du retraitement) pour les réacteurs nucléaires français et étrangers. 

L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), après inspection de l’atelier, avait confirmé que le CEA de Cadarache avait eu connaissance de l’incident en juin 2009, soit 4 mois avant la déclaration aux autorités. « L’incident n’a eu aucune conséquence. Toutefois, la sous-estimation de la quantité de plutonium a conduit à réduire la sous évaluation des marges de sécurité prévues à la conception, pour prévenir un accident de criticité dont les conséquences potentielles pour les travailleurs peuvent être importantes », avait indiqué l’ASN dans un communiqué destiné à la presse, le 16 octobre 2009.