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Premier exercice national de crise nucléaire à Cadarache

Le centre de Cadarache, qui est l'un des dix centres de recherche du CEA, doit accueillir, à l’horizon 2020, le réacteur thermonucléaire expérimental ITER

Alpes du Sud - Un exercice national de crise nucléaire causé par un séisme a été organisé, aujourd’hui mardi, au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) de Cadarache, commune de Saint-Paul-Lez durance (Bouches-du-Rhône). Le centre de Cadarache, qui est l'un des dix centres de recherche du CEA, doit accueillir, à l’horizon 2020, le réacteur thermonucléaire expérimental ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) et la Direction de la Sécurité Civile (DSC) organisent tous les deux ans, sur le site de Cadarache un exercice de crise nucléaire.

« L’exercice d’aujourd’hui est le premier organisé en France sur le thème du séisme dans le domaine nucléaire », a expliqué à la radio Alpes 1, Maurice Mazière, directeur du CEA Cadarache, précisant que parallèlement « le CEA avait lancé, sur l’ensemble des bâtiments des évaluations complémentaires de sureté ordonnées après les événements de Fukuchima ». Dans le cadre du scénario, « le site de Cadarache, partiellement privé d’électricité et de moyens de communication, a été victime de plusieurs départs de feux. Certains bâtiments traditionnels sont gravement endommagés », a précisé Cyril Huet, scénariste expert à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
Une vingtaine de communes des Bouches-du-Rhône, des Alpes de Haute-Provence, du Var et du Vaucluse ont été « directement impactées » par le scénario. « Deux cents personnes ont été mobilisées sur le terrain ou dans les cellules de crise des quatre départements. Nous devons tirer les leçons de la réactivité. Il est important pour les responsables de savoir gérer deux crises en même temps », a expliqué Hugues Parant, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud et préfet des Bouches-du-Rhône.
Un retour d’expérience est attendu dans les prochaines 48h. Un bilan complet de l’exercice doit être réalisé d’ici un mois. « A partir de ces conclusions, on identifie les axes qui peuvent amener à des améliorations de procédures », a dit Christian Tord, adjoint au chef de la division de Marseille de L’Autorité de Sureté Nucléaire.

Le centre nucléaire de Cadarache, créé en 1959, est implanté sur une zone de sismicité « moyenne », c’est à dire classée niveau 4 sur 5. « La Vallée de la Durance est une zone sismique connue et modérée. Le séisme meurtrier de Lambesc en 1909 est le tremblement de terre le plus important survenu en métropole depuis que la France dispose d’un réseau de surveillance sismique », a précisé à Alpes 1 la sismologue Sophie lambotte, responsable du Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS).
Pour la députée européenne du sud-est, Europe Ecologie les Verts, Michèle Rivasi, « ITER est un gâchis scientifique et financier incommensurable alors que le projet n’est pas assuré. Le risque sismique est sous-évalué. Des produits comme le tritium ou le bérium peuvent s’échapper en cas de tremblement de terre et contaminer la population ». Le parti estime que le projet ITER doit être reconverti en un Technopole de Recherche sur les Énergies Renouvelables.