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Les amateurs de canyoning pourraient de nouveau profiter du canyon de Rabou

Après plus de vingt ans de procédures judiciaires, le tribunal administratif de Marseille a rendu son jugement en mars 2011

Hautes-Alpes - Les amateurs de canyoning pourraient de nouveau, cet été, profiter du canyon de Rabou, entre le Gapençais et le Dévoluy. Un canyon répertorié dans les guides touristiques et référencé par les centres de vacances ou les comités d’entreprises. Après plus de vingt ans de procédures judiciaires, le tribunal administratif de Marseille a rendu son jugement en mars 2011. La justice « enjoint, dans un délai de deux mois, au Maire de Rabou d’abroger l’arrêté de police municipale ». Arrêté qui interdisait, depuis décembre 1990, la pratique du canyoning dans un cours d’eau de 300 mètres appelé « le Torrent de la Rivière ».

L’actuel maire de Rabou, Martine Barbet, se dit « déçue » de la décision du tribunal. Pour l’élue, les trois raisons pour lesquelles l’arrêté a été pris en 1990 sont toujours d’actualité. « La situation de ce canyon conduit à une fréquentation trop importante par rapport à son linéaire. Ce qui implique un problème de sécurité, une atteinte à la tranquillité publique et une atteinte au milieu naturel », nous a expliqué Martine Barbet. Le conseil municipal de Rabou devra se prononcer « sur les suites à donner dans ce dossier ».

Depuis décembre 1990, les professionnels du sport d’eau vive et la mairie de Rabou n’ont pas réussi à s’entendre sur une éventuelle réglementation. Le maire de l’époque, Jean-Paul Gascard, avait pris un arrêté municipal qui interdisait « tout accès » dans le canyon de Rabou, considérant les lits et berges du cours d’eau « comme particulièrement dangereux, considérant également les différentes plaintes des habitants de la commune pour atteinte à la tranquillité publique, (…) la propreté des sites et la protection de la faune aquatique ». Malgré cette interdiction et la difficulté pour la mairie de verbaliser les adeptes de sport d’eau vive, le canyon est resté ouvert. Plusieurs dégradations ont été constatées : par exemple, un bloc de pierre aurait été jeté délibérément à l’arrivée d’un toboggan servant à la pratique du canyoning et les pneus des touristes crevés.

Face à cette situation, la mairie de Rabou a saisi le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Gap en 2007, qui déboute in fine la municipalité. Dans un second temps, Me Martin, avocat gapençais de deux professionnels du canyoning, a saisi le Tribunal Administratif de Marseille « au regard d’une jurisprudence du Conseil d’Etat ». L’avocat se base sur un rapport de la préfecture des Hautes-Alpes daté de juin 2007, qui précise que « le niveau de chute de pierre dans ce cayon est usuel et ne dépasse pas la menace implicitement acceptée par tout pratiquant », de canyoning.