Le délibéré du procès opposant Jean-Michel Arnaud à TPA sera rendu en juin

L’association haut-alpine « Transparence Perspective Avenir » reproche à Jean-Michel Arnaud une prise illégale d’intérêts

Hautes-Alpes - L’audience du procès en correctionnel de Jean-Michel Arnaud, 1er vice-président du conseil général des Hautes-Alpes et maire de Tallard, s’est tenue cet après-midi au Palais de Justice de Gap. L’élu comparaissait pour prise illégal d’intérêt au titre de subventions agricoles accordées par le Département. Jean-Michel Arnaud avait été cité directement à comparaitre par Michel Garcin, ancien maire de Châteauvieux, et l’association « Transparence Perspective Avenir ». Le jugement sera rendu le 16 juin prochain. Le tribunal doit examiner une jurisprudence en matière de prise illégal d’intérêt.
L’avocat des parties civiles, Maître Pezet du barreau de Marseille et ancien président de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, a évoqué, lors de l’audience, un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation. Une jurisprudence, datant de novembre 2007, selon laquelle « un élu n’a nul le droit de se faire voter une subvention pendant la durée de son mandat, qu’il soit présent ou non au sein de l’hémicycle ». « A partir de là, moi mon procès il est terminé », a conclu l’avocat marseillais. Ce que reprochent les parties civiles : une somme de 11 000 euros, une subvention accordée en mai 2010 au bénéfice de Jean-Michel Arnaud pour les besoins de son activité agricole.

L’avocat de la défense, Maitre Philippe Lecoyer, a plaidé pour la relaxe de son client : « Il n’y a pas eu d’intérêts directs à agir. Jean-Michel Arnaud n’a participé ni au vote ni à la délibération. Il y a eu une erreur matérielle », se basant sur un « enregistrement audio » qui « atteste que Jean-Michel Arnaud était bien sorti de la salle, au moment du vote des délibérations ». L’avocat de la défense gapençais a également ajouté : « Nous sommes là que pour la première manche, il faudra rendre des comptes. La justice ne doit pas être instrumentalisée », rappelant que la procédure initiée à l’encontre de son client avait été « médiatisée en janvier 2011, comme par hasard, à l’approche des élections cantonales ».

Ce dossier a été comparé à un « OVNI judiciaire » par le Procureur de la République, Philippe Toccanier, ajoutant qu’il n’y avait eu « ni plainte, ni enquête ». « Dans le cadre d’une relaxe, le tribunal devra condamner les parties civiles à une amende civile », a-t-commenté. A l’issue des débats, le 1er vice-président du conseil général des Hautes-Alpes et maire de Tallard, Jean-Michel Arnaud, s’est exprimé : « J’ai le sentiment qu’on a mélangé politique et justice, je souhaite que mon honneur soit lavé, moi et ma famille ». Le délibéré sera rendu le 16 juin prochain.