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Mort du petit Nathan : 15 ans de réclusion pour le père, 12 pour sa compagne

Le jury populaire de la cour d'assises des Alpes de Haute-Provence est allé en deça des réquisitions de l'avocat général mais a reconnu coupable le couple de violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans.

Emmanuel Maertens, père du petit Nathan, décédé après des maltraitances en 2006 et retrouvé enterré dans un bois, a été condamné ce vendredi soir à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-de-Haute-Provence, après trois heures de délibéré.

Sa concubine, Nathalie Dahon, a été condamnée à douze ans de réclusion criminelle.

Tous deux ont été reconnus coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans.

Le corps de Nathan avait été retrouvé en mai 2007 dans un bois de Villars-sur-Var (Alpes-Maritimes), près de l'endroit où la famille avait vécu en 2006 avant de déménager à Sisteron .

L'examen des restes avait permis de relever de multiples traumatismes au crâne et aux bras pouvant être à l'origine du décès.

Mercredi, à l'ouverture du procès, le père, 36 ans, avait expliqué avoir "donné un coup de pied en jouant au foot". Nathalie Dahon avait nié en bloc les accusations, assurant : "Je n'ai jamais fait de mal à cet enfant".

Selon elle, Emmanuel Maertens, sous l'emprise de l'alcool, avait donné le 19 août 2006 à Nathan un coup de poing dans le ventre et deux coups de poing sur les fesses.

Le lendemain matin, l'enfant se plaignant du ventre, son père l'avait emmené hors du domicile sans explication, avait-elle expliqué aux enquêteurs, affirmant ne plus l'avoir revu à partir de de moment-là. Une version démentie par Emmanuel Maertens.

Les témoins cités ont présenté Nathalie Dahon comme une femme un peu dépassée, devant s'occuper de six enfants (trois du couple et trois autres, dont Nathan, qu'avait eus M. Maertens avec deux femmes différentes), d'autres ont évoqué une certaine brutalité envers les enfants.

Dans un certificat, le médecin scolaire de Sisteron mentionnait en décembre 2006, alors que Nathan était déjà décédé, les mauvais traitements endurés par Kilian et Tiphaine.

Emmanuel Maertens, qui s'est montré absent durant tout le procès, prisonnier "d'une camisole chimique" selon son avocat Me Dominique Bayetti, a lui été décrit comme dépendant à l'alcool et aux drogues dures.

"C'est une peine sévère mais juste", a estimé Me Bayetti après le verdict. L'avocat avait plaidé l'homicide involontaire "mais le passé et l'environnement mon client ont été des arguments très lourds".

Me Gérard Baudoux, qui défend Nathalie Dahon, a qualifié le jugement de "décevant" et indiqué réfléchir à un appel. "Il ne me semble pas que les éléments existent pour condamner Nathalie Dahon", dont il a réclamé l'aquittement, a-t-il estimé.

Avant la suspension d'audience vendredi, Emmanuel Maertens s'est excusé auprès de la mère de Nathan, affirmant qu'il avait donné un coup de pied involontairement. "Je ne suis absolument pour rien dans la mort de Nathan. Je m'excuse, j'ai des regrets, j'aurai dû appeler les pompiers", a déclaré Nathalie Dahon.

L'avocat général avait requis 20 ans de réclusion criminelle contre le père et 15 ans contre sa concubine.