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Assises de Digne : la mort de Nathan est accidentelle, selon son père

Le couple qui encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle, comparaît pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans. Le verdict est attendu ce vendredi.

Emmanuel Maertens a mis en avant une version accidentelle, au deuxième jour de son procès ce jeudi devant la cour d'assises des Alpes-de-Haute-Provence, pour expliquer la mort de son fils Nathan, 3 ans, dont le corps avait été retrouvé en mai 2007 enterré dans un bois.

   Il a de nouveau évoqué "un coup de pied le matin (du 19 août 2006) vers 9 heures en jouant au foot". "Après je suis allé au travail, après il avait mal au ventre et le soir à 10HOO il allait pas bien et est mort dans mes bras".

   Sa compagne, Nathalie Dahon, affirme ne pas savoir "grand chose". "Le soir, Nathan m'a dit: bobo ventre et son père l'a pris dans ses bras".

   "Pourquoi n'avez-vous pas appelé les pompiers, un médecin?", s'interroge le président. M. Maertens assure que "Nathalie n'a pas voulu appeler le médecin", expliquant qu'"elle avait peur qu'on lui enlève ses enfants" car Nathan "était couvert de bleus".

   Le corps du garçon avait été retrouvé en mai 2007, dans un état de dégradation très avancé, ne permettant pas de déterminer les causes de sa mort, dans un bois de Villars-sur-Var (Alpes-Maritimes), près de l'endroit où la famille avait vécu en 2006 avant de déménager à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence).

   L'examen des restes avait permis de relever de multiples traumatismes au crâne et aux bras pouvant être à l'origine du décès.

   Interrogée sur les maltraitances dont on l'accuse envers les enfants qu'avait eus M. Maertens avec des femmes différentes, dont Nathan, Mme Dahon répond: "Je ne comprends pas, ils étaient très attachés à moi. Le petit, il est tombé".

   Dans un certificat dont la lecture a été faite à l'audience, le médecin scolaire de Sisteron mentionnait pourtant en décembre 2006, alors que Nathan était déjà décédé, les mauvais traitements endurés par Kilian et Tiphaine.

   Dans le cas de Kilian, il signalait une "ecchymose autour de l'oeil et un bleu dans le dos". Pour Tiphaine, le médecin constatait une chute des cheveux sans donner d'explication.

   L'un des enquêteurs interrogés a par ailleurs expliqué avoir entendu, lors d'une écoute téléphonique, M. Maertens dire que "Nathalie frappait les enfants". Il disait qu'il "protégerait Nathalie en se mettant tout sur le dos".

   Les témoins cités mercredi avaient présenté Nathalie Dahon comme une femme un peu dépassée, devant s'occuper de six enfants (les siens et les trois de Maertens). D'autres avaient évoqué une certaine brutalité envers les enfants.

   Emmanuel Maertens, qui se montre absent depuis le début du procès, a quant à lui été décrit comme dépendant à l'alcool et aux drogues dures.

   L'un de ses avocats, Me Dominique Bayetti, a indiqué qu'il allait plaider l'homicide involontaire", tandis que Me Gérard Baudoux, qui défend Nathalie Dahon, va demander l'acquittement de celle-ci.

   Toutefois, a estimé Me Baudoux, "sa responsabilité ne peut pas être complètement écartée": "elle a eu la faiblesse, la lâcheté de ne pas faire en sorte que les secours soient prévenus" et d'avoir caché le corps. Il proposera donc "aux jurés de retenir sa culpabilité du chef de recel de cadavres et du chef de non-assistance de personne en danger et recel de cadavre".

   Le couple, qui encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle, comparaît pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité.

   Le verdict est attendu ce vendredi.