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Alpes du Sud : 5 personnalités liées à la seconde guerre mondiale

Alpes du Sud : 5 personnalités liées à la seconde guerre mondiale

Voici cinq personnalités engagées dont les parcours illustrent la complexité et la bravoure de cette période.

Au cœur des Hautes-Alpes, la Résistance a pu compter sur le courage et la détermination de nombreux hommes et femmes anonymes. Parmi eux, certaines figures marquantes ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire locale de la Seconde Guerre mondiale. Voici cinq personnalités engagées dont les parcours illustrent la complexité et la bravoure de cette période.

Paul Héraud, le commandant Dumont

Rejoignant la Résistance dès 1942, Paul Héraud participe à plusieurs actions audacieuses, dont la destruction des conduites forcées à l’Argentière. En 1944, lorsque les différents mouvements de Résistance s’unissent pour former les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.), il devient chef départemental des Hautes-Alpes sous le nom de guerre Commandant Dumont. Traqué, il est abattu le 9 août 1944 alors qu’il tente de fuir un contrôle routier.

Paul Ravel, le professeur résistant

Adjoint d’enseignement au collège mixte d’Embrun, Paul Ravel mène en réalité une double vie : il est le chef de l’Armée Secrète des Hautes-Alpes. Capturé après la rafle de Boscodon, il échappe de peu à une exécution grâce à l’arrivée des troupes américaines. Son engagement discret mais vital fait de lui un pilier de la lutte clandestine dans la région.

David Fallik, le docteur des maquis

Médecin juif installé à Chorges depuis 1935, David Fallik, d’origine roumaine, se voit interdire d’exercer sa profession à cause des lois antisémites. Dès sa démobilisation, il rejoint la Résistance. Le 13 septembre 1943, menacé à cause de son identité, il rejoint le maquis des Orres où il soigne les paysans en échange de nourriture pour les résistants. Son dévouement est salué par des témoignages, comme celui de Marius Mauduech, qu’il soigne après une attaque allemande.

Trahi lors d’un passage à l’école des cadres près de Digne, il est arrêté au printemps 1943, interné à Drancy, puis déporté vers la Lituanie, d’où il ne reviendra jamais. Ses enfants, eux, seront sauvés des rafles grâce à la famille Taix de Chorges, qui recevra plus tard la médaille des Justes.

Gilbert Galetti, le transporteur devenu chef de maquis

Transporteur à Guillestre, Gilbert Galetti devient un acteur clé de la Résistance dans les Alpes. Il prend la tête du maquis d’Eygliers et est formé au sabotage. Il joue un rôle essentiel dans la récupération du matériel lors des parachutages, notamment au Morgon, en coordination avec le maquis de Boscodon.

Émile Lagier dit Berton, l’agent de liaison au destin tragique

Originaire des Orres, Émile Lagier, connu sous le pseudonyme Berton, se réfugie dans les Hautes-Alpes pour fuir le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.). Il devient agent de liaison pour l’armée secrète, reliant plusieurs départements, notamment Aix-en-Provence, où se trouve l’état-major de la R2, dirigé par Max Juvenal. Il participe notamment à la sélection du cirque du Morgon comme zone de parachutage. Son engagement se termine tragiquement : son corps est retrouvé torturé, et il repose désormais au cimetière d’Embrun.

Ces cinq destins témoignent du rôle crucial joué par les habitants des Alpes du Sud dans la Résistance française. Leurs noms, parfois oubliés, méritent d’être gravés dans la mémoire collective pour leur sacrifice et leur courage face à l’occupation.