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Le statut du loup déclassé par la Convention de Berne

Le statut du loup déclassé par la Convention de Berne

ENVIRONNEMENT / D’espèce strictement protégée, le prédateur sera désormais classé en espèce protégée

 

-Alpes du Sud- 

Le statut du loup déclassé. Le comité permanent de la Convention de Berne a annoncé, ce mardi, revoir son statut de protection à la baisse. D’espèce strictement protégée, le prédateur sera désormais classé en espèce protégée. 

 

Pour le monde agricole, c’est le soulagement. Pour les associations de protection de l’environnement, c’est la mise à mort des loups en Europe 

Pour l’Europe, c’est l’aboutissement d’un travail entamé il y a plus d’un an. En septembre 2023, la présidente de la commission européenne, Ursula Van der Leyen, lançait cette phrase : « le canidé est un véritable danger pour le bétail et potentiellement pour l’Homme ». Il faut dire que son poney, Dolly, avait été tué par un loup au sein même de sa propriété. De quoi encourager la représentante européenne à vouloir déclasser le loup.

Une première étape suivie en septembre dernier par le vote des 27, un « oui » pour déclasser le loup. Mais pour cela, il fallait l’aval de la Convention de Berne, qui a classé depuis 1982 le loup en espèce strictement protégée.

 

Cinq pays se sont opposés au déclassement

Le comité permanent s’est donc réuni ce mardi, avec sous les yeux deux rapports sur la situation du canidé en Europe. Et une même conclusion : sa population affiche une « tendance positive » ces dernières années. Au sein de 17 pays membres, les effectifs seraient en croissance. Pour les sept autres, ils seraient stables. On comptabiliserait ainsi 19.000 spécimens sur le territoire européen contre 14.300 en 2016. 

La majorité des pays membres du Comité permanent de la Convention de Berne ont donc voté pour le déclassement du loup, dont la France. Cinq pays s’y sont opposés : le Royaume-Uni, Monaco, Monténégro, Albanie et Bosnie-Herzégovine. Deux se sont abstenus, la Tunisie et la Turquie.

La convention de Berne vient donc valider la décision des 27, et fait passer le loup d’une catégorie strictement protégée à protégée. Une avancée pour le monde agricole, qui doit se poursuivre avec d’autres négociations, celles intervenant dans le cadre de la « directive européenne habitats ».

Adoptée en 1992, elle instaure des mesures afin de préserver certaines espèces, dont le loup sauvage mais comporte déjà quelques dérogations comme les tirs préventifs. Ce déclassement du loup dans la convention de Berne n’est donc pas encore une finalité pour Laurent Depieds, président de la FDSEA 04 et de la FRSEA PACA.



 

 

De son côté l’association environnementale One Voice se dit « en colère ». Sa présidente, Muriel Arnal n’y voit pas une « décision basée sur la science » mais une « décision politicienne face aux lobbys ». L’association One Voice, ainsi que d’autres associations environnementales, prévoient de déposer des recours contre ce déclassement. 

L'association One Voice, ainsi que d’autres associations environnementales, prévoient de déposer des recours contre ce déclassement.

 

 

« Nos éleveurs avaient besoin de ce signal fort » réagit le président de la Région Sud. Renaud Muselier a également rappelé que la Région aidait à l’achat de « lunettes optiques à vision thermique pour les prélèvements encadrés à l'acquisition de chiens patous et la réhabilitation des cabanes pastorale ».

C. Cava Michard