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35 millions d'euros débloqués par l'État pour les intempéries de fin 2023 dans les Alpes du Sud

35 millions d'euros débloqués par l'État pour les intempéries de fin 2023 dans les Alpes du Sud

POLITIQUE / L'annonce était fortement attendue ce jeudi, lors de la visite de la ministre chargée de la ruralité Françoise Gatel, dans le nord des Hautes-Alpes. Une "bonne nouvelle" pour la plupart des élus alpins. Pour autant, elle est conditionnée à un point essentiel... il faudra que le budget 2025 soit voté par le Parlement

 

-Hautes-Alpes-

L’État débloquera donc des fonds suite aux intempéries de l’automne 2023. Des intempéries qui avaient durement touché nos départements alpins, surtout le nord des Hautes-Alpes. Lors de sa visite dans le Guillestrois un mois plus tard, l’ancienne ministre de la ruralité, Dominique Faure, avait promis un 0 reste à charge : tous les dégâts subis par les collectivités auraient donc pu être entièrement remboursés par l’État. 

Depuis, un an est passé avec une dissolution, un nouveau gouvernement et un contexte budgétaire plus que serré. D’ailleurs, en octobre dernier, Françoise Gatel, celle qui a désormais les manettes du ministère de la ruralité, avait pris de la distance avec les propos de sa prédécesseur.

Pour autant, ce jeudi, elle n’est pas venue sans annonce. Des crédits seront bien mobilisés.

 

20,3 millions pour les Hautes-Alpes, 14,5 millions d’euros pour les Alpes de Haute-Provence

48,1 millions d’euros au total pour la France, seulement pour ces intempéries de l’automne dernier seront débloqués. Et sur cette enveloppe, les Hautes-Alpes ont la part belle : 20,3 millions au total pour le département, dont 15,6 millions pour les 36 communes et intercommunalités impactées et 4,7 millions d’euros pour le Département.

Côté Alpes de Haute-Provence, ce sera au total 14,5 millions d’euros qui seront débloqués dont 11 millions pour le Conseil Départemental et 3,6 millions pour 19 communes et intercommunalités. 

Une satisfaction pour Marcel Cannat, qui s’est souvent inquiété d’un gouvernement aux abonnés absents, « jusqu’à présent on n’avait rien. On nous annonce 30 %, c’est bien ». 

 

Une aide conditionnée au vote du budget 2025

C’est bien, mais c’est aussi inquiétant pour le vice-président des Hautes-Alpes en charge des routes. En cause : la situation à Paris, avec un gouvernement qui risque une motion de censure face à la présentation de son budget, « cette somme de 4,7 millions est sur 2024 et 2025. Si le budget ne passe pas, on n’aura pas l’argent pour 2025 ». Il veut rester optimiste mais rappelle la somme des travaux, pratiquement 17 millions d’euros de dégâts. 

 

« On espérait ne pas rester sur le carreau », C. Eyméoud

 

Pour les communes haut-alpines, certaines espèrent 50 à 60 % de financement, cela pourrait même être « 85 % pour Embrun », estime Chantal Eyméoud, la maire également vice-présidente de la Région SUD.

« On a eu très peur, on espérait ne pas rester sur le carreau car les seuls financements du Département et de la Région ne suffisaient pas, c’est une belle annonce », pour l’élue, qui appelle aussi aux responsabilités.

Face au risque d’un budget qui ne soit pas voté, ce serait aussi cette aide qui serait mise en suspens, « c’est une véritable préoccupation ». 

 

« Ce n’est pas du chantage, cette aide a un lien avec le budget 2025 », Françoise Gatel

 

De son côté, la ministre Françoise Gatel a voulu assurer de la volonté du gouvernement « que les choses se fassent. Les habitants ont vécu des choses effroyables, ils n’ont pas besoin de promesses mais de choses sûres ».

Une partie de l’enveloppe sur 2024 viendra donc d’enveloppes de précautions. Quant à la partie de dépenses sur 2025, elle est bien évidemment suspendue au budget, « ce n’est pas du chantage, il faut qu’on soit responsable et sérieux. Il y a un lien avec le budget 2025, chacun doit le savoir et en particulier les parlementaires ». 

Le gouvernement devrait également annoncer une mission d'inspection sur les inondations alpines. Mission appelée RETEX RESILIENCE, elle permettra de faire un retour d'expérience suite à ces phénomènes météorologiques mais aussi mettre en place des actions pour les acteurs locaux. Les premières propositions sont attendues dans 3 mois.

C. Cava Michard / N. Dalbera