- Alpes du Sud -
Le nouveau plan Loup 2024-2029 a été dévoilé ce lundi à Lyon par la préfecture de la Région Auvergne Rhône Alpes aux membres du Groupe National Loup. Un plan de 42 mesures. Si certaines donnent satisfaction aux éleveurs, les associations de protection de l’environnement grincent, elles, des dents.
Un nouveau plan loup qui ne plait pas à tous
L’association Férus indique ainsi avoir claqué la porte avant la fin de la réunion avec « ses partenaires associatifs » alors qu’une étude de reclassement du canidé « d’espèce strictement protégée » à « espèce protégée » est examinée. Alors que l’Office Français de la Biodiversité compte 1.104 loups pour 906 l’an passé, avec 55 départements touchés par des attaques, ce nouveau plan loup prévoit une augmentation du taux de prélèvement sur la période 2024-2029 « si l’évolution de la population lupine le permet ». Aujourd’hui de 19%, il pourrait passer à 20 ou 21% de prélèvement. Le comptage lui-même du nombre de canidé doit d’ailleurs être réformé.
Concernant les prélèvements, ce plan loup prévoit « un renforcement » de ces derniers « en début de saison » pour « limiter les attaques en période d’estive ». Il comprend une simplification des tirs avec la possibilité d’avoir deux tireurs sur le tir de défense simple, et même trois, de façon exceptionnelle après autorisation du préfet. Les louvetiers pourront utiliser des lunettes thermiques. Ils n’auront plus l’obligation d’éclairer les animaux avant les tirs. Du matériel de vision nocturne pourra être utilisé pour les éleveurs et les chasseurs.
2.5 millions d'euros pour la protection des troupeaux
Enfin concernant la protection des troupeaux. 2.5 millions d’euros de budgets seront alloués sur la période 2024-2029 avec notamment un statut du chien de protection qui devrait voir le jour. Quant aux éleveurs, le plan prévoit une meilleure prise en compte des dommages indirects mais aussi un accompagnement des éleveurs victimes.
Un plan loup et des réactions
Les réactions politiques n’ont pas tardé suite à la présentation de ce plan loup. La députée des Hautes-Alpes, et présidente de l’ANEM, Pascale Boyer, salue ces annonces, « pour la préservation de l’équilibre agropastoral face au loup ».
Du côté des éleveurs et des bergers, on se sent un peu mieux entendu avec ce nouveau protocole loup. Joseph Boussion est berger depuis sept saisons, et depuis cette année dans l’alpage du Vernet. On le connait sur les réseaux sociaux pour partager son quotidien sur son profil « Carnet de berger », et notamment les nombreuses attaques subies cet été sur l’élevage bovin. Face à une prédation qui se spécialise, il y a urgence à « faire peur » au loup et l’éduquer quant au danger létal qu’il y a près des troupeaux.