- Hautes-Alpes -
« Tout a brûlé » sur la plateforme de compostage de Sorbiers. Ce sont les propos simples mais clairs du maire Yves Rabasse après l’acte de vandalisme qui s’est tenu dans la nuit de ce lundi à mardi. « Quatre départs d’incendie ont détruit quatre points vitaux de la structure » explique l’édile qui n’a pu que constater la destruction totale du matériel technique sur place ainsi que d’une partie d’un bâtiment administratif. Des centaines de milliers d’euros de dégâts selon le procureur de Gap Florent Crouhy qui a immédiatement ouvert une enquête pour « destruction par moyen dangereux et incendie ». Elle a été confiée à la gendarmerie de Serres avec l’appui de la brigade de recherches de Gap. Les techniciens d’identification criminelle se sont d’ores et déjà rendus sur place.
« On est dans la destruction, le vandalisme, le terrorisme même ! », Yves Rabasse
Le sabotage de la plateforme désormais à l’arrêt ne tombe cependant pas du ciel avec déjà des incendies et des dégradations qui se sont répétés ces derniers mois. Le projet d’agrandissement de cette structure privée n’est pas au goût de la population locale qui a multiplié des rassemblements de contestations. Même si ce n’est pas encore officiel, la préfecture des Hautes-Alpes ne devrait certainement pas donner son autorisation pour l’extension avance le maire de Sorbiers. Le son de cloche est identique du côté de la Communauté de Communes du Sisteronais Buëch qui a émis un avis défavorable. Cela n’a cependant pas empêché le président de la CCSB Daniel Spagnou d’apporter son soutien à son élu et de « condamner ces agissements intolérables sur notre territoire ». Clairement en faveur de l’extension du site de traitements des boues, Yves Rabasse ne comprend pas qu’on puisse en arriver là et déplore tout naturellement de tels agissements. « On n’est pas dans le débat d’idées. Ces gens qui se font passer pour des protecteurs de l’environnement auraient pu brûler la moitié du bois de Sorbiers. Cela aurait pu être extrêmement pire », se désole le maire.
Des poursuites judiciaires envisagées par la mairie
Bien qu’il s’agisse d’une structure privée appartenant à la société Buëch Amendement qui devrait en toute vraisemblance porter plainte, l’édile de Sorbiers n’exclut pas des poursuites judiciaires. « J’ai besoin de réunir plus d’informations mais la mise en danger de l’environnement par usage d’incendie, c’est une hypothèse qui peut être envisagée » explique Yves Rabasse. Notez que deux enquêtes ont déjà été ouvertes par le passé à la suite de deux autres incendies mais « aucune identification n’a été faite à ce jour » avance le procureur.
Une condamnation du Comité Eygues Blaisance Nature et Paysages
Notez que le Comité Eygues Blaisance Nature et Paysages, qui s’oppose à ce projet, condamne fermement ces actes de violence. « L’opposition à un projet ne doit se construire que par des arguments et des moyens pacifiques dans le respect des règles démocratiques » écrivent-ils.
C.Lourenço