- Hautes-Alpes -
C’était il y a 20 ans jour pour jour, un violent incendie ravageait le Bois de France à l’Argentière la Bessée. Un incident survenu sur un chantier le long de la RN 94 qui va déclencher l’incendie, des flammes violentes auxquelles feront face les pompiers des Hautes-Alpes mais aussi des Alpes de Haute-Provence et d’autres départements voisins. Pendant une semaine, ils vont lutter sans relâche, au péril de leur vie. « Je me souviens, j’étais à la maison. Le bip sonne, je me retourne et je vois d’épaisses fumées se dégager du pont Chancel », se remémore le Capitaine Roland Borel. 20 ans plus tard, il ne peut oublier ces images du Bois de France en flammes alors qu’il est appelé dans les premiers pour intervenir. « Le feu est monté vite car il y avait du vent, le terrain était sec. Le temps que tous les moyens arrivent, dès le premier soir il avait déjà parcouru 200 hectares ».
350 soldats du feu, 28 pris au piège dans les flammes
Pendant plus d’une semaine, ce sont 350 soldats du feu qui sont appelés en renfort pour combattre ces flammes, d’une extrême violence. Une centaine de camions et sept avions leur prêtent main forte sur ce secteur, déjà sec alors que la canicule de 2003 s’annonce. Et le second jour, 28 pompiers sont pris au piège dans les fumées et les flammes. Après une heure sans contact, ils sont tous retrouvés un par un indemnes. Le capitaine Borel s’en souvient encore, lui aussi a vu de près un rideau de flammes l’encercler, « c’était le premier soir, on se trouvait sous les lignes haute tension et on ne pouvait pas travailler avec de l’eau. Le feu nous est passé dessus, on n’a pas eu le temps de réfléchir ».
© Thibaut Durand / Alpes 1
Depuis, les centres de secours ont pris les mesures et les véhicules sont désormais équipés en autoprotection, avec un rideau d’eau protégeant les pompiers s’abritant dans l’habitacle. La commune de l’Argentière la Bessée a pris aussi la mesure d’un tel incendie. Des travaux de mise en sécurité ont été menés au massif des Aiguillons avec la création d’une piste supplémentaire entre l’Argentière la Bessée et la Roche de Rame. Une citerne DFCI a été installée au Bois de France, « le risque incendie a également été inscrit sur notre plan communal de sauvegarde », ajoute le maire Alain Sanchez.
« L’ambiance les soirs était particulière avec les habitants qui sortaient de chez eux pour voir la montagne en flammes », Lionel
Ce 7 juillet 2003 aura laissé des traces sur le massif, mais aussi dans les esprits. Lionel Apili avait 13 ans quand l’incendie s’est déclaré, il était en train de jouer au tennis. Pendant une semaine, le rythme des habitants de sa commune a battu au tempo des sirènes des pompiers, « l’ambiance était particulière, les gens sortaient pour regarder ce triste spectacle. L’inquiétude est montée d’un cran quand les pompiers ont évacué le HLM de Barthiou ».
Un incendie qui aura marqué la population argentiéroise, l’occasion aussi de se retrouver autour de deux jours d’animations et d’ateliers pour ne pas oublier.
Le reportage de Cyrielle Cava Michard et Thibaut Durand :