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Hautes-Alpes : l'artisanat, une petite entreprise qui subit les crises

Hautes-Alpes : l'artisanat, une petite entreprise qui subit les crises

ÉCONOMIE / Invité du "8:30 d'Alpes 1", Fabrice Zimmermann, président de la CMA 05, explique trouver des professionnels avec de plus en plus de difficultés dues à la crise sanitaire, à la crise énergétique, à la flambée des prix et au problème de recrutement

 

- Hautes-Alpes - 

 

L’artisanat, fatiguée de la succession des crises. « Une se termine, l’autre commence » constate Fabrice Zimmermann, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Alpes. Elle regroupe 5.900 professionnels dans le territoire, « ça reste  toujours le plus grand employeur de France » poursuit le responsable. Mais un employeur fatigué, « qui a l’impression d’essuyer les crises les unes après les autres ». Car durant la crise sanitaire, les artisans ont contracté des PGE, des Prêts Garantis par l’État qu’il faut aujourd’hui rembourser. Sauf que les carnets de commande se désemplissent, « car on ne peut pas toujours facturer en raison de la rareté des matériaux. La crise énergétique est subie par tous, certains plus que d’autres comme les boulangeries ou les pressings. L’inflation impacte aussi les devis avec des augmentations de 15 % en l’espace d’un mois ».

 

La crise de recrutement

Toutes les filières sont aussi en souffrance quant au recrutement, « on a du mal à capter les jeunes », constate Fabrice Zimmermann. Pourtant, le CFA des Hautes-Alpes étoffe chaque année ses offres de formation, notamment une prochaine tournée vers les maisons connectées. Les élèves sont présents aussi, « nous en avions ciblé 580 cette année, nous en avons finalement 610 en apprentissage ». Des jeunes qui ne sont pas amenés à rester, « ils vont partir dans les grandes villes et reviendront quand ils auront une quarantaine d’années. Il faut alerter les pouvoirs publics ». D’autant que d’ici 5 ans, 10 % des entreprises artisanales arriveront à terme, « c’est un savoir faire qui va disparaitre ».

Des inquiétudes multiples, qui ne sont pas soulagées par la politique du gouvernement, estime le président de la CMA 05. « L’État a réduit sa participation à la Chambre des Métiers régionale de 1 million d’euros. Ce sont des contrats qui ne sont pas renouvelés et des actions qu’on ne fait pas ». 

Écoutez l'entretien dans son intégralité : Le 8:30 avec Fabrice Zimmermann

 

C. Cava Michard