Hautes-Alpes : la loi Rist ne passe décidément pas pour les médecins généralistes

Hautes-Alpes : la loi Rist ne passe décidément pas pour les médecins généralistes

SANTÉ / Avec une vingtaine de médecins haut-alpins devant le palais du Luxembourg à Paris pour l’arrivée du texte au Sénat, une soixantaine s’est localement mobilisée ce mardi devant la Caisse Commune de la Sécurité Sociale de Gap

 

- Hautes-Alpes -

 

La loi Rist ne passe décidément pas pour les médecins. Adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale, ce texte porté par la députée de la majorité présidentielle ne place plus le médecin généraliste au cœur du système de soins. Il doit en effet faciliter l’accès à des paramédicaux sans un passage obligatoire par un praticien, permettre à des infirmières en pratique avancée de prescrire certains traitements ou à des pharmaciens de renouveler jusqu’à trois fois des prescriptions.

 

« En une loi délétère qui humilie le médecin, on détruit tout ce qui a été mis en place depuis des années », Marc Zecconi

 

Même si l’objectif de lutter contre les déserts médicaux est partagé, les médecins sont en désaccord total avec les solutions mises sur la table. « C’est une rustine et ce sont les patients qui en pâtiront » assure Emmanuel Filz, médecin généraliste à Saint Jean Saint Nicolas qui était en grève ce mardi à l’instar de la moitié des 180 praticiens du département. Avec une vingtaine de médecins haut-alpins devant le palais du Luxembourg à Paris pour l’arrivée du texte au Sénat, une soixantaine s’est localement mobilisée à la mi-journée devant la Caisse Commune de la Sécurité Sociale de Gap. Un rassemblement de contestation pour dire stop à « l’ubérisation de la médecine » selon Marc Zecconi, médecin retraité actif et secrétaire départemental du syndicat MG France des Hautes-Alpes.

 

 

« Ça me fout les boules d’être en grève au lieu de travailler mais on fait ça pour défendre nos patients et notre métier » affirme Emmanuel Filz qui s’est également fait le porte-parole du second point de friction à l’origine de cette mobilisation. Alors que les honoraires d’un médecin sont à 25 euros, les négociations conventionnelles avec la CPME ne se passent pas comme souhaitées. L’augmentation de 6% pour les cinq prochaines années qui leur est proposée est jugée insuffisantes pour faire face à l’inflation et aux différentes charges que les médecins libéraux doivent faire face. Un passage de 25 à 30 euros serait considéré comme acceptable pour une profession « qui a du mal avec l’image de fainéant qu’on leur colle petit à petit parce qu’il souhaite désormais concilier une médecine de qualité et une vie personnelle épanouie ».

 

C.Lourenço