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Hautes-Alpes : grève à l'UNAPEI, syndicats trop gourmands ou direction sourde ?

Hautes-Alpes : grève à l'UNAPEI, syndicats trop gourmands ou direction sourde ?

SOCIAL / L'UNAPEI Alpes Provence est une association, issue d’un mouvement parental, elle accompagne au quotidien des personnes en situation de handicap dans les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute-Provence et les Bouches du Rhône. CGT et FO appelaient à la mobilisation ce mardi

 

- Hautes-Alpes - 

 

L’UNAPEI Alpes Provence touchée par une grève. Cette association, issue d’un mouvement parental, accompagne au quotidien des personnes en situation de handicap dans les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute-Provence et les Bouches du Rhône.

 

Les syndicats reprochent à la direction la rupture du dialogue malgré plusieurs rencontres

Ce mardi matin, la neige qui s’abattait sur Gap n’avait pas découragé une partie des employés de la structure, basée à Gap mais aussi à Tallard et Briançon. Réunis devant les locaux de l’UNAPEI, ils avaient répondu à l’appel de deux syndicats, la CGT et Force Ouvrière. Des mobilisés qui estiment que le dialogue social est rompu aujourd’hui avec la direction, « nous avons été méprisés. Nous demandons la fin de l’annulation des réunions ou des visioconférences » lance Isabelle Paget, déléguée centrale CGT.

Une accusation qui ne manque pas de surprendre l’UNAPEI, la direction avance pourtant 17 rencontres avec les délégués syndicaux depuis septembre dernier, dont trois pour les NAO, les négociations annuelles obligatoires ou encore six sur la Gestion Prévisionnelle des emplois et des compétences. « Le dialogue social est une vraie priorité pour l’association », affirme Cécile Laparlière, directrice du complexe Sud UNAPEI 05.

 

Une direction sourde ou des syndicats trop gourmands ?

L’une des premières revendications des syndicats est la prime Laforcade pour tous. Cette prime de 183 euros nets par mois est accordée aux métiers du social et médico-social, mais elle laisse sur le bas-côté certains agents. « Ce personnel fait partie de la chaine des travailleurs de l’UNAPEI, ils ont été là pour le COVID », juge Isabelle Paget. Sur ce point, la direction est d’accord, « il y a en effet des oubliés, sauf que cette prime dépend du gouvernement et non de l’employeur », répond la directrice Cécile Laparlière. « Faux » pour les organisations, qui avancent la possibilité de mobiliser des fonds propres.

Là où les deux parties auraient pu trouver un terrain d’entente, c’est la Prime Partage de la Valeur. La direction de l’UNAPEI a décidé, de façon unilatérale, en décembre d’accorder une prime à tous les salariés : 800 euros pour les plus bas salaires, 200 euros pour les autres. Fin de non-recevoir des syndicats, qui avançaient eux la somme de 500 euros pour les plus haut salaires et 700 euros pour les plus bas… soit 100 euros de moins sur ce qui a été versé le mois dernier. « La direction nous a fait culpabiliser en nous disant qu’elle n’avait pas les moyens, pour au final prendre une décision unilatérale et se faire passer pour les meilleurs donateurs », réagit Isabelle Paget.

La question d’une prime transport est aussi posée par les organisations. Une proposition avancée aussi par la direction elle-même, en majorant la somme de 30 %. Refus des syndicats qui demandent 400 euros, « nous n’avons pas signé l’accord pour montrer notre mécontentement ».

Les jours enfants malade font également partie des doléances syndicales : au moins 6 jours par enfant malade. L’UNAPEI Alpes Provence a décidé de son côté de proposer l’élargissement des jours et hospitalisation jusqu’aux 23 ans de l’enfant. Enfin, pour améliorer les conditions de travail, elle a consenti à accorder aux employés du temps supplémentaire de préparation pour les écrits.

 

Vers un référendum demandé par deux autres syndicats minoritaires

Trois propositions ont été faites aux syndicats par l’UNAPEI : une prime transport majorée de 30 %, les jours enfant malade et hospitalisation jusqu’à 23 ans, et le temps supplémentaire de préparation pour les écrits.  Fin de non recevoir de la CGT et de FO, qui sont majoritaires dans les votes. Mais pas de deux autres syndicats. Ils ont signé cet accord. S’ils sont minoritaires, ils représentent au moins 30 % du personnel « ce qui leur a permis de demander un référendum. Il aura lieu fin janvier-début février avec trois questions : souhaitez-vous une prime transport majorée ? Souhaitez-vous des jours enfants malade et hospitalisation jusqu’aux 23 ans de l’enfant ? Souhaitez-vous le temps supplémentaire de préparation ? », poursuit Cécile Laparlière. À ces questions, Isabelle Paget répond par le boycott du référendum « pour se faire entendre, revenir au dialogue. La direction n’a pas besoin du référendum et peut tout à fait prendre une décision unilatérale ».  

CGT et FO avancent également la fin de la pointeuse. Du côté de la direction, c’est l’incompréhension puisque la pointeuse a été mise en place après un vote à l’unanimité… par l’ensemble des organisations.

 

L.R