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Hautes-Alpes : des comptes qui ne sont plus dans le rouge à Briançon

ÉCONOMIE / La Chambre Régionale des Comptes a passé au crible les comptes de la ville depuis 2014

 

- Hautes-Alpes -

 

Briançon revient de loin. D’une gestion « chaotique entre 2000 et 2010 » comme l’écrit la Chambre Régionale des Comptes, la barre est aujourd’hui redressée. La CRC a passé au crible les comptes de la ville depuis 2014 avec en toile de fond le souvenir de 2009. L’ancienne municipalité, face à de sérieuses difficultés financières, avait saisi la Chambre pour l’alerter sur plusieurs dossiers. Briançon frôlait à l’époque la mise sous tutelle. Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Des comptes qui respirent

Pour preuve, la capacité de remboursement de la dette est passée de 71 ans en 2010 à 10 ans en 2020, pour un montant total de près de 59 millions d’euros. Le tout sans nouvel emprunt et dans un contexte de forte baisse des aides de l’État, qui s’est désengagé à hauteur de 1,18 million d’euros en l’espace de six ans. La situation s’est assainie, la capacité d’autofinancement augmente de 38 % pour atteindre aujourd’hui les 5,8 millions d’euros. Quant aux charges de fonctionnement, elles sont maitrisées depuis ces dernières années, avec une enveloppe stabilisée à 15 millions d’euros. « Cela montre la capacité de Briançon à maitriser ses dépenses », poursuit la Chambre.

 

Une mise en garde sur la relation financière entre la municipalité et l’équipe des Diables Rouges de Briançon

La CRC estime que la ville doit établir une convention de mise à disposition de la patinoire. Cette dernière est prêtée gracieusement à l’équipe de hockey sur glace, environ 114.000 euros par an à la charge de la Ville, ce qui est « contraire à la règlementation ». « La convention ne peut être gratuite », la société devra donc verser une participation à la Ville. Quant aux finances des Diables Rouges, elles étaient également un sujet de préoccupation pour la Chambre Régionale des Comptes et une chose est sûre : Les Diables reviennent eux aussi de loin. Initialement constitué sous forme de société d’économie sportive locale avec la municipalité de Briançon détenant une participation majoritaire, le club a été contraint de réaliser un virage à 360 degrés pour équilibrer ses finances désastreuses. Il est en effet devenu une société anonyme sportive professionnelle en misant sur l’engagement des entrepreneurs locaux pour faire face au retrait de son principal actionnaire, la mairie. C’est dans ce contexte que la Chambre régionale des comptes PACA a effectué le contrôle des Diables Rouges du 1er avril 2014 au 30 avril 2021.

 

"Un budget tributaire des fonds publics", CRC

 

« Petit poucet » de la Ligue Magnus avec un budget annuel compris entre 900.000 et 1,4 millions d’euros, un travail louable d’assainissement de sa situation financière a été constaté. Le fruit notamment d’une contraction significative de ses dépenses en interne. Cependant, le club reste trop dépendant des fonds publics au goût de la Chambre. Les subventions cumulées de la ville de Briançon, du Département des Hautes-Alpes et de la Communauté de communes du Briançonnais ont une tendance à la hausse dans la part des recettes, représentant 3,4 millions d’euros sur les sept dernières années. Pour autant, aucune irrégularité significative n’a été relevée même si un point d’attention particulier a été porté sur les conventions de partenariat entre les Diables Rouges et les collectivités. Les aides publics sont conditionnées à la réalisation de missions d’intérêt général qui laisse clairement à désirer selon la Chambre.

 

Le Casino de Briançon retrouve un équilibre économique malgré une situation fragile

La Chambre Régionale des Comptes a aussi passé au crible la gestion du Casino de Briançon sur la période 2015-2020. L’établissement est en effet exploité dans le cadre d’une délégation de service public. Ouvert en 2004, il fut dans un premier temps géré par le groupe Barrière jusqu’en mars 2016. À partir de cette date, c’est sous la marque « Casino Circus » par la Société du Casino de Briançon qu’il est donc repris.  Une reprise en main qui se traduit, d’un point de vue financier, par « une croissance du chiffre d’affaires qui connaissait jusqu’à alors une baisse tendancielle depuis 2010 ». Le chiffre d’affaires est alors en 2019 de 3.4 millions d’euros. Il est supérieur de près de 19% à ce qu’il était en 2015. Avec la diminution des dépenses de fonctionnement, le casino « retrouve un équilibre économique qu’il avait perdu » précise la CRC. Pour autant la situation financière reste « fragile ». En cause, les pertes enregistrées « pendant la période Barrière ». Des difficultés auxquelles s’ajoutent la pandémie de COVID 19 et les fermetures administratives imposées par le Gouvernement. Le casino a ainsi dû faire appel à un prêt garanti par l'État à hauteur de 630.000 euros alors qu’il a enregistré en 2020 une perte de plus de 62.000 euros.

 

C. Cava Michard / C. Lourenço/ A. Vallauri