Hautes-Alpes : la sauvegarde du cépage mollard se poursuit

AGRICULTURE / Une sélection est en cours pour rechercher les pieds les plus intéressants et assurer sa diversité

 

- Hautes-Alpes -

 

La sauvegarde du mollard se poursuit dans les Hautes-Alpes. Emblématique du territoire, ce cépage, que l’on retrouve tout au long de la Durance, était tombé dans l’oubli. Arraché pour être remplacé par des arbres fruitiers ou d’autres variétés de vignes plus productives, il a finalement été redécouvert. Avec l’Institut Français de la Vigne, une première expérimentation a duré durant une dizaine d’années au Domaine Allemand à Théus, afin d’effectuer une sélection clonale.

 

Une nouvelle phase débute désormais pour le mollard

Au milieu des vignes, il a l’œil aux aguets. Baptiste Monfort, responsable massale des pépinières Lilian Berillon parcourt le domaine Allemand. Il est intervenu dans le cadre « d’une sélection privée ». Apres un premier repérage des parcelles au début de l’été, il est revenu juste avant les vendanges pour mener différentes observations notamment sur les pieds des vignes. Des observations qui seront menées durant trois années avec à l’issu des analyses sanitaires en laboratoire. Les pieds sains seront greffés et remultipliés. Le vigneron pourra alors établir son conservatoire explique Baptiste Monfort.

 

« L’intérêt de cette sélection privée et massale est de venir chercher plus de diversité au sein d’un cépage pour avoir plus de résilience face aux aléas climatiques », B. Montfort

 

 

Le mollard est un montagnard 

« Avec le réchauffement climatique, les baies concentrent de plus en plus de sucre et font un degré d’alcool de plus en plus élevé. Mais le mollard part de 11,5-12 degrés donc même quand il fait un peu plus chaud, il est à 12,5-13 maximum. On reste sur des vins digestes et assez léger » explique Laetitia Allemand, la cheffe d'entreprise haut-alpine. Une fois plantées, ces vignes pourront donner à partir de leur troisième année. De quoi déguster un mollard « particulièrement remarquable ».

A. Vallauri