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Hautes-Alpes : nouveau refuge du Pavé, quand la montagne sert de matériau

TOURISME / La simple cabane de chantier en tôle qui servait depuis 50 ans de refuge jusque-là laissera sa place à un nouveau bâtiment de 200m² pour 30 couchages dans les sommets de Villar d’Arène

 

- Hautes-Alpes - 

 

Sous le Pavé, le renouveau. La construction d’un nouveau refuge au lac du Pavé, au-dessus de Villar-d’Arêne, a commencé au début du mois de juillet. Un chantier sur les traces d’une histoire des plus atypiques : un premier refuge avait été construit en 1971 mais dès son premier hiver, il a été rasé par une avalanche.

 

Une cabane en tôle, sommaire refuge depuis 1971

Pendant 50 ans, c’est donc la cabane des ouvriers, en tôle, qui a servi de refuge. Une infrastructure sommaire, petite, mal isolée, qui ne permettait pas aux randonneurs et alpinistes d’y séjourner dans des températures confortables.

La construction était donc indispensable pour la FFCAM, la Fédération Française des Clubs Alpins de Montagne. En collaboration avec l’INRAE, l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement, le choix s’est porté sur un petit éperon au pied de la pointe Emma. Les raisons sont liées à la limitation du risque d’avalanche. Le refuge sera également protégé par des blocs.

 

« Pour limiter les héliportages, nous allons produire le béton directement sur site », C. Becher

 

Une construction mais pas à n’importe quel prix environnemental : si le site était équipé de panneaux solaires et thermiques, d’une bonne isolation et d’un poêle à bois, les matériaux du site seraient utilisés pour éviter le maximum les héliportages. Le béton sera donc produit directement sur place. « On va utiliser le sable sur place, les granulats et l’eau sur site. On aura juste à monter du ciment », résume Christophe Becher, en charge du suivi du plan de rénovation des refuges dans la zone « Écrins » pour la FFCAM.

 

Le refuge possède donc avec son toit en pierre du site et ses murs en béton une allure minérale s’accordant avec la montagne, comme le souhaitait la FFCAM, pour éviter la pollution visuelle. L’intérieur lui sera en bois, semblable au Refuge de l’Aigle. Les travaux ont commencé le 7 juillet et devraient durer deux ans. Livraison prévue fin août ou début septembre 2023. Coût de cette construction : 2,7 millions d’euros. En attendant, la cabane actuelle continuera d’accueillir ses visiteurs.

 

J. Elzéard