Hautes-Alpes : le snowboard a enfin droit à son Pôle Espoir à Briançon

SPORTS / ÉDUCATION / Après le ski alpin, le ski nordique et l’escalade, le pôle snowboard élargit depuis la rentrée de septembre dernier l’éventail des sports de montagne pratiqués au Lycée d'Altitude de la Cité Vauban

 

- Hautes-Alpes -

 

Le snowboard a enfin droit à son Pôle Espoir à Briançon. Le Lycée d’Altitude est un Centre Interrégional d’Entrainement (CIE) qui permet aux meilleurs jeunes athlètes du Comité Alpes Provence de mener parallèlement leur projet scolaire et sportif pour espérer rejoindre peut-être un jour les Équipes de France. Après le ski alpin, le ski nordique et l’escalade, le pôle snowboard élargit depuis la rentrée de septembre dernier l’éventail des sports de montagne pratiqués au sein de cette structure locale d’excellence. Alpes 1 a pu assister à deux des entrainements de ces graines de champions au stade d’athlétisme de Briançon et au flambant neuf pumptrack de Chantemerle à Saint-Chaffrey.

 

Entre plaisir et travail, le combo gagnant du snowboard

Bien que la neige reste leur principal terrain de jeux, les quelques heureux élus sélectionnés pour cette première année devront également savoir manier le skateboard pour compléter les entrainements en station. Une discipline parallèle mais ô combien complémentaire au snowboard. « Le pumptrack, c’est vraiment bon pour le snow parce qu’il y a des hoops, des virages relevés. Ce sont les mêmes appuis », explique Ange Bovetto, jeune sportif de 16 ans au sein du Lycée d’Altitude de Briançon.

 

 

Pour que la réussite concerne autant la pratique sportive que la scolarité, ces élèves pourront faire leurs classes de première et de terminale en trois années avec trois demi-journées par semaine au snowboard et un stage par mois. Bien que compétitif et exigeant, ce CIE de snowboard reste malgré tout un endroit dédié aux passionnés. Une passion qui est parfois de famille avec Matt Bovetto qui s’entraine donc en compagnie de son frère du même âge.

 

« C’est une passion que mon père m’a beaucoup transmise. J’aime ce côté un peu dangereux et on voit si ça passe donc c’est pour ça que j’ai pas mal kiffé cette discipline », Matt Bovetto

 

Le plaisir, la liberté et le freestyle sont pour beaucoup de non-initiés les mots qui décrivent la pratique du snowboard. Même si c’est le cas, le travail reste la seule maxime qui amène à la réussite. Une réussite qui doit passer par une préparation physique pointue pour prévenir les risques de blessures et conditionner son corps à la souffrance. Telle est la mission du coach sportif Theo Navajas qui mise sur la diversité des exercices. « Cette préparation a été faite sur plusieurs programmes. On est d’abord parti sur de l’aérobie, un peu de renforcement musculaire, de l’explosivité et de l’acide lactique pour qu’ils soient prêts pour la saison d’hiver. J’ai eu aussi la chance de faire beaucoup de snowboard étant enfant donc j’avais déjà plusieurs axes de travail avant même de les avoir à ma charge ».

 

Une recherche de financement semée d'embûches

Avec 150 heures de préparation physique, 400 heures d’entrainement sur la neige et 50 heures de déplacements sur les compétitions, l’accompagnement de ces jeunes snowboardeurs est de qualité tout au long de l’année mais a bien entendu un coût. Un financement qui s’est révélé être aussi vallonné que les boardercross qu’ils aiment tant et ce n’est pas Tony Ramoin, entraineur de cette nouvelle section qui dira le contraire. « Comme on a eu les autorisations au dernier moment, on n’a pas pu béneficier de toutes les subventions. Du coup, on a demandé un financement participatif qui est monté à 4.100 euros. La structure coûte 20.000 euros et cette somme a donc permis d’avancer un peu. Les parents se sont ensuite portés garants de mettre le reste si on ne trouvait pas le financement. Cela a permis de lancer la machine et une fois lancée, on a redemandé des subventions aux communes de Briançon qui avait déjà donné, de Champoléon, d’Orcières et de Puy Saint Vincent », retrace ce médaillé de bronze en snowboardcross aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010 alors qu’il n’avait jamais fait un podium durant sa carrière. Tony Ramoin est l’exemple vivant du « tout est possible dans le sport ». Un leitmotiv qui a motivé la création de ce nouveau cursus donnant sa chance à ces jeunes talents. Des graines de champions qui n’ont pas passé le cut pour intégrer le Pôle Espoir de l’élite basé à Albertville.

Le reportage de Thibaut Durand :

 

T.Durand / C.Lourenço