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Hautes-Alpes : huit téléphones grave danger attribués

SOCIÉTÉ / Un dispositif qui permet à des victimes de violences conjugales d’être géolocalisées en cas de danger et de déployer des forces de police ou de gendarmerie

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le bilan des violences intrafamiliales dans les Hautes-Alpes « est toujours aussi négatif depuis le confinement de 2020 », constate Florent Crouhy. Le procureur du parquet de Gap était l’invité du « 8 :30 » alors qu’a lieu aujourd’hui la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Ces violences explosent : rien que depuis le début de l’année et jusqu’en octobre, on constate plus de 500 faits de violences, dont 350 actes de violences conjugales « c’est plus d’une victime par jour de violences conjugales dans le département, majoritairement des femmes » constate le procureur.

 

Quels dispositifs pour mettre fin à la spirale infernale ?

Si Jean Castex, le premier Ministre, a annoncé ce jeudi matin l’instauration d’une semaine de l’égalité dès l’année prochaine dans les écoles, des dispositifs pour rompre les violences conjugales existent déjà. Mais ils demandent à être systématisés dans les Hautes-Alpes. « Quand je suis arrivé, il n’y avait aucun téléphone grave danger attribué » regrette le procureur. Pourtant, il estime que le dispositif est « souple, il est entre les mains du procureur qui sélectionne une victime et lui attribue ». Cette dernière est d’abord évaluée sur sa volonté d’engager une procédure judiciaire et de rompre la relation avec l’auteur. Ce téléphone est un appareil classique, il a simplement un bouton rouge SOS qui permet, quand la personne est en danger, de contacter un téléopérateur. « Il la géolocalise et dépêche les forces de gendarmerie ou de police ».

 

« Deux dossiers de proxénétisme seront jugés en décembre », F. Crouhy

 

Les Hautes-Alpes accélèrent aussi la lutte contre la prostitution avec une commission de lutte qui sera mise en place ce jeudi après-midi avec la préfecture. « La prostitution n’est pas un délit, le proxénétisme oui », rappelle Florent Crouhy. Quelques dossiers émanent dans le département, « ce n’est pas de la prostitution de rue mais dans des hôtels ou des appartements privés », explique le procureur. Deux dossiers seront portés devant le tribunal correctionnel de Gap le 9 décembre prochain. Quant à cette commission, elle doit permettre aux victimes de sortir de la prostitution avec un accompagnement social, la proposition d’hébergement et d’un contrat de travail.

Retrouvez ici l'entretien de Florent Crouhy, procureur de Gap, en cliquant ici. 

 

C. Cava Michard