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Hautes-Alpes : le Glacier Blanc continue son recul

ENVIRONNEMENT / Malgré le fort enneigement connu cet hiver, 58 centimètres d’équivalent en eau ont été perdus en 2021 contre 29 l’an dernier. Explications

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le Glacier Blanc perd du poids. Malgré les belles accumulations de neige cet hiver et au printemps, le Géant des Alpes continue son inexorable recul. Voilà le triste constat effectué par les équipes du Parc National des Écrins et de l’INRAE, l’Institut National de Recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. 58 centimètres d’équivalent en eau ont été perdus en 2021, contre 29 centimètres l’an dernier.

 

Les glaciers et les écosystèmes

Un glacier agit dans l’écosystème comme une « éponge », explique Pierre Commenville, le directeur du Parc National des Écrins, « il permet à l’eau de rester en altitude et de fondre plus doucement. Et ainsi alimenter les bassins versants ». Mais avec la perte de poids du glacier, « il perd sa capacité de rétention d’eau et cela contribue à l’assèchement des milieux ».

Les experts sont face à un phénomène désormais inexorable, le Glacier Blanc perd du poids, du volume et de la superficie. Déjà en août dernier, on avançait ces chiffres : le recul du front du glacier est de 60 mètres par an, une 40aine d’hectares de superficie perdue entre 2015 et 2019 et la perte d’épaisseur moyenne de 6,8 mètres de glace. Le bilan réalisé en ce mois d’octobre n’est guère plus encourageant, « à l’échelle du massif des Écrins, on a des modélisations qui montre qu’à l’horizon 2100, il devrait rester entre 5 et 10 % de la masse glaciaire du massif », poursuit le directeur du Parc. Pierre Commenville, directeur du Parc national des Écrins.

Et forcément, un glacier qui recule, ce sont des conséquences directes qui se ressentent déjà en altitude, « les refuges se retrouvent sur des pans de massifs qui bougent, des chutes de blocs voire des risques d’inondations ».

 

Deux phénomènes accélérateurs : la fonte tardive et le sable du Sahara

Pourtant, il y avait de l’espoir avec une neige présente en conséquence et un mois de juillet plutôt doux. Sauf qu’un autre phénomène s’est ajouté : la fonte tardive, « au mois de septembre-octobre, les glaciers arrêtent de fondre. Mais avec les nuits douces, l’ensoleillement fort, la glace a continué de fondre ». Une glace recouverte en février par une fine couche de sable venu du Sahara par le vent, qui a causé un effet accélérateur.

© C. Coursier

Cependant, un chiffre qui ne fera pas pâlir les experts. Malgré la fonte des neige, l’altitude du dôme des neiges devrait rester au-dessus des 4.000 mètres. En effet, des roches sont aujourd’hui déjà bien visibles et affleurent les 4.008 mètres.

Retrouvez ici le lien de l'entretien en intégralité de Pierre Commenville dans "Le 8:30". 

 

C. Cava Michard