- Hautes-Alpes -
Un sanctuaire romain au cœur des Hautes-Alpes et pour être plus précis, à La Bâtie-Montsaléon. Ce petit village d’à peine 250 habitants du Buëch fait l’objet de fouilles archéologiques depuis 1804 à la première demande du préfet de l’époque, Charles-François de Ladoucette. C’est dans cette lignée de découverte de notre passé que depuis début mars et jusqu’au 4 juin prochain, les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives sont présentes sur le département.
La Bâtie-Montsaléon, un bien commun de l'humanité
Certains diront qu’il suffit de creuser à La Bâtie-Montsaléon pour trouver des vestiges de l’époque romaine. En effet, près de 10 hectares de la commune ont des souterrains remplis d’histoire. Un véritable bien commun de l’humanité. C’est ainsi qu’après une cartographie archéologique et un sondage du sol, des fouilles ont permis de découvrir en 2010 un sanctuaire romain ponctué de petits temples d’origine celtique sur une aire de 1.000 m². Recouvert depuis par la maison du propriétaire du terrain, ce site s’est, plus de dix ans après, élargi sur le terrain adjacent avec ces dernières fouilles d’archéologies préventives missionné par le Ministère de la Culture. Même si cet espace connaitra le même destin que son voisin, les découvertes effectuées permettront d’enrichir les connaissances sur cet ensemble culturel. « Un sanctuaire avec des petits temples et un certain nombre de pièces lié au culte ou pour les officiants. Il y avait également un puits vocif dans lequel les gens devaient jeter des amulettes ou des monnaies pour se faire bien voir des dieux », décrit Lucas Martin, responsable scientifique de la fouille.
Ancien carrefour de voies de circulation entre Sisteron et Grenoble mais aussi entre l’Italie et la vallée du Rhône, « Mons Seleucus » de son nom antique est indéniablement marqué par son passé mais cela n’empêche pas à son maire Alain D’Heilly de regarder vers l’avenir. Un avenir où un site archéologique pourrait être préservé au long terme pour le grand plaisir de la population locale.
« À 100 mètres de là, on a un grand temple et si on pouvait avoir sa matérialisation, ça serait la cerise sur le gâteau pour les habitants », Alain D’Heilly
Même si ce projet n’est qu’un espoir pour l’instant, la volonté est bien présente de la part de la municipalité qui aura besoin de tous les financeurs publics possibles à l’instar de l’État ou de la Région et même l’Union Européenne. Notez que les archéologues de l’INRAP présenteront le site au public lors d’une journée porte-ouverte le samedi 19 juin à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie.
Le reportage de Christophe Lourenço :