Hautes-Alpes : le triumvirat de la politique judiciaire du parquet

JUSTICE / Trois comparutions immédiates ont été à l’agenda du tribunal de Gap ce mercredi après-midi : une entrée d’étrangers en situation irrégulière, un trafic de stupéfiants et des violences conjugales

 

- Hautes-Alpes -

 

Les trois comparutions immédiates de ce mercredi démarrent à 14h30 avec ce Nigérien en situation irrégulière, qui a été interpellé ce mardi après-midi en flagrant délit. Le mis en cause de 29 ans était en effet en train de vendre 1,6 gramme de cannabis à un couple qui était venu acheter des stupéfiants au Parc de la Pépinière, point de deal connu de la ville-préfecture des Hautes-Alpes. Lors de sa seconde audition, il reconnait les faits mais explique un contexte particulier : il n’a pas de travail, il mendie car son cousin ne lui envoie plus d’argent des États-Unis et il a besoin de médicaments pour son hypertension. Une situation précaire qui l’a donc poussé à prendre la voie de la facilité en vendant de la drogue. Malgré le plaidoyer de son avocate qui a mis en avant ces circonstances atténuantes, il est malgré tout condamné à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt et une interdiction du territoire pour 10 ans.

 

Des violences conjugales qui sont devenues une bien triste habitude

Cette après-midi d’audiences se poursuit pour des faits de violences conjugales qui ont été requalifiées en violences habituelles dans le cadre d’une récidive légale. Interpellé ce mardi après l’appel d’un témoin, ce natif de Marseille était déjà l’auteur de méfaits semblables à l’encontre de sa maitresse pendant trois ans en août et février dernier. Une accumulation qui vient ainsi s’ajouter à un casier judiciaire chargé qui compte notamment une condamnation de deux ans de prison pour viol. Voulant mettre notamment en avant une relation nocive avec la victime, le Tallardien de 29 ans n’a cessé de le répéter : « j’ai mes torts mais je ne suis pas le seul et je ne l’ai pas frappée ». Des arguments qui sont devenus des excuses en pleurs lorsque le président lui a donné la parole pour conclure avant la délibération qui a découlé sur une condamnation. Alors que le procureur Florent Crouhy avait requis 18 mois de prison donc 6 avec sursis, le mis en cause a écopé d’un an d’emprisonnement avec une obligation de soins, de travail et une interdiction d’être en contact avec la victime.

 

Un passeur de plus à Montgenèvre 

La troisième et dernière affaire du jour a condamné un Pakistanais qui avait tenté de faire passer deux personnes de façon irrégulière à Montgenèvre lundi dernier, à 7h du matin. Possesseur d’un titre de séjour italien, sa défense a notamment essayé de mettre en avant sa bonne foi car il pensait pouvoir circuler librement sur le territoire européen grâce à ce document. Un argument qui n’a pas fait mouche pour le mis en cause qui écope finalement de 10 mois de prison avec une interdiction du territoire de 5 ans.

 

C.Lourenço