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Hautes-Alpes : « loi EGALIM, nous demandons des mesures coercitives »

AGRICULTURE / Edouard Pierre, président des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes, revenait ce matin au micro du « 8 :30 » sur les opérations ‘journées sans caddie’ menées ces derniers jours. Alors que la loi Agriculture et Alimentation devait permettre une juste rétribution des exploitants, la grande distribution et les industriels ne jouent pas le jeu

 

- Hautes-Alpes - 

 

Elle devait rebattre les cartes dans les échanges entre agriculteurs et grande distribution. Mais trois ans après le vote de la loi EGALIM, force est de constater que les exploitants ne s’y retrouvent pas, « nos produits sont vendus en-dessous des coûts de production. Par exemple, pour un agneau dont on espère entre 7,80 euros et 8,20 euros, on le vend entre 6,50 euros et 7 euros », explique Edouard Pierre, le président des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes invité du « 8 :30 » ce lundi matin sur Alpes 1. Des agriculteurs qui ne veulent pas « assommer » le consommateur avec des prix en augmentation, « mais simplement mieux répartir les marges. Quelques centimes de plus pour le lait, c’est entre 4 et 5 euros par an de plus pour un foyer », poursuit le responsable du syndicat.

 

Une grande distribution sourde

Depuis plusieurs mois, la colère gronde au sein des agriculteurs. Une colère que le préfet de région PACA a voulu entendre, en conviant autour de la table la semaine dernière tous les acteurs concernés. Mais la grande distribution n’avait pas fait le déplacement, « seul le groupe Casino était présent mais n’a pas pris la parole. Nous n’avons pas été pris au sérieux », regrette Edouard Pierre. La colère s’est donc installée ce samedi devant les hypermarchés de Gap, puis ce matin à Embrun, avec du fumier déposé devant les caddies, « le dialogue est compliqué avec les directeurs d’enseignes, car selon eux, ils ne sont pas fautifs ». Aujourd’hui, les exploitants se tournent vers l’État pour demander des mesures coercitives afin de forcer industriels et grande distribution à respecter ces accords.

 

C. Cava Michard