Hautes-Alpes : des chiffres fluctuants dans la lutte contre l’immigration irrégulière

SÉCURITÉ / 1.442 personnes non admises sur le territoire haut-alpin en 2020, contre 1.543 en 2019

 

- Hautes-Alpes -

 

Comme à l’accoutumée, la préfecture des Hautes-Alpes a réuni ce mercredi la presse pour faire un bilan de cette année plus que particulière avec un contexte sanitaire qui a eu un impact sur les flux migratoires. En effet, une forte baisse a été constatée lors du premier confinement mais cela n’a pas empêché de comptabiliser 1.442 personnes non admises sur le territoire haut-alpin en 2020, contre 1.543 en 2019. Une certaine stagnation qui contraste avec la flambée du nombre de passeurs interpellés en 2020. Une année record avec 73 arrestations qui ont été suivies par de nombreux déferrements et peines de prison.

 

« C’est dans le respect du droit européen que la demande d’asile est effectuée dans le pays de premier accueil », Martine Clavel

 

Les derniers chiffres marquants sont également ceux des mineurs non accompagnés qui ont essayé d'entrer sur le sol français. On constate en effet une baisse spectaculaire en trois ans avec 647 enfants ou adolescents remis en 2018 aux services du Département qui doivent étudier leurs situations, 259 en 2019 et finalement 98 en 2020. Outre ces données, cette conférence de presse a également été l’opportunité pour la préfète des Hautes-Alpes, Martine Clavel de rappeler l’importance de ces contrôles aux frontières dans la politique migratoire de la France mais également de faire un peu de pédagogie en réexpliquant le fonctionnement du droit d’asile.

C’est ce que l’on appelle les accords de Dublin, ou Dublin III, signés en 2013 et qui avaient provoqué un profond désaccord lors de la crise migratoire de 2018 dans les Hautes-Alpes, les associations demandant à ce que les exilés soient « dédublinés ». Car comme le disait la préfète, ce règlement signé entre les pays membres de l’Union Européenne ainsi que la Suisse, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein délègue la responsable de l’examen de la demande d’asile d’un exilé au pays d’entrée, c’est-à-dire au premier pays qui l’a accueilli. 

 

Une collaboration étroite entre la France et l'Italie

L’Italie est bien entendu un partenaire très important de la politique migratoire française sur les Hautes-Alpes. C’est dans ce sens que la collaboration entre les pays n’a fait que s’intensifier comme l’atteste les accords signés le 19 juillet dernier entre la Police aux Frontières et la Sécurité Publique de Bardonecchia, en Italie. Faisant suite d’un règlement d’emploi au niveau national, ces accords ont été signés sur les Hautes-Alpes par Jérôme Boni, directeur interdépartemental de la PAF.

En matière d'accueil, sur les Hautes-Alpes, 4.200 personnes possèdent un titre de séjour avec 900 d’entre eux qui ont été délivrés ou renouvelés en 2020. Notez finalement que le Brexit a eu bien entendu un impact avec 150 ressortissants britanniques qui ont d’ores et déjà fait des demandes de cartes de séjour. Des demandes qui ne seront plus autorisées après le 1er juillet 2021.

 

C.Lourenço