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Hautes-Alpes : disparitions du Morgon, la piste d’un tueur écartée

FAITS DIVERS / Alors que la gendarmerie des Hautes-Alpes lance un appel à témoins après la disparition de Marie-Christine Camus en 2016, une analyse criminelle avait été menée en parallèle par le Parquet de Gap

 

- Hautes-Alpes - 

 

25 décembre 2016 : Marie-Christine Camus disparaît. Cette femme de 62 ans, qui était chez un ami à Embrun, ne donne plus signe de vie. Cinq jours plus tard, sa voiture est retrouvée dans la forêt de Boscodon, au pied du Pic du Morgon. Son téléphone portable, sa carte bleue, son chéquier et ses papiers d’identité s’y trouvent. Depuis, sa famille s’est portée partie civile auprès du juge d’instruction de Gap, qui a relancé le dossier. Un appel à témoins a été diffusé en début de semaine par la gendarmerie des Hautes-Alpes.

 

Le Morgon, objet de toutes les hypothèses

Depuis 25 ans, six disparitions ont été recensées dans le secteur du Morgon. En juillet 1995, Lucie Manca-Crez, 63 ans, était en randonnée avec des amis lorsqu’elle fait une halte. La Gapençaise ne rejoindra pas son groupe. Le lendemain, son corps est retrouvé par la gendarmerie.

Juin 2015, Monique Thibert, âgée de 65 ans et originaire de l’Ain, disparait sur le pic du Morgon alors qu’elle faisait partie d’un groupe de cinq randonneurs. La sexagénaire souffrait de problèmes d’audition. Des recherches intenses vont être menées par la gendarmerie, les CRS, les pompiers, les gendarmes. La famille fait aussi appel à une société de drones pour survoler le secteur. Elle n’a jamais été retrouvée.

Trois ans plus tard, Nik, un homme sans domicile fixe d’origine allemande et d’une trentaine d’années, est porté disparu dans le cirque du Morgon. Il voulait traverser entre le Lauzet-Ubaye et Crots. Son ami qui l’accompagnait dira par la suite aux enquêteurs que le terrain était glissant et qu’il a laissé la victime dans un état de fatigue intense. Quelques jours plus tard, le corps de l’homme est retrouvé. La thèse de la chute accidentelle est privilégiée.

L’année 2020 aura aussi été celle de deux autres disparitions : Cédric Delahaie, en octobre dernier, dans le cirque du Morgon. Ce Varois de 41 ans est alors décrit comme dépressif par les enquêteurs, son véhicule a été localisé sur le parking de Grand Clôt, près de l’abbaye de Boscodon. Puis fin novembre, c’est Laurence Bouilly Klamm, Haut-Alpine de 60 ans, qui ne rentre pas à son domicile de Crots. Deux personnes qui n’ont pas été retrouvées depuis.

 

Une analyse criminelle lancée

Le procureur du parquet de Gap, Florent Crouhy, indique qu’une analyse criminelle a été lancée afin « d’établir ou non un rapprochement » dans ces disparitions. Mais toutes les investigations n’ont jamais permis d’orienter les enquêteurs vers l’intervention d’un tiers. La piste accidentelle, ou d’un acte désespéré compte tenu de la fragilité de certains disparus, est privilégiée.

 

C. Cava Michard