Hautes Alpes : Rocade de Gap, coup de gueule de R.Didier contre l'État

TRANSPORT / « L’État se moque des Gapençais et des Haut-Alpins », Roger Didier. La préfète Martine Clavel lui répond

 

- Hautes Alpes -

 

Serpent de mer par excellence, le projet de la Rocade de Gap date de 1976 et plus de 40 ans plus tard, les neuf kilomètres qui doivent séparer les routes de Marseille et de Briançon sont loin d’être achevés. En janvier 2020, une convention de délégation de maitrise d’ouvrage du carrefour du Sénateur a été signée avec l’État, permettant ainsi à la municipalité de Gap de prendre la main sur ce dossier. Avec une économie de 25 % passant des quatre millions d’euros chiffrés par l’État à 3,1 millions d’euros, cet aménagement sera mis en service pour les usagers le 16 octobre prochain. C’est un an de gagné sur les prévisions des services de la DREAL qui estimaient la fin des travaux pour décembre 2021. Avec ce gain de temps, la mairie espérait ainsi accélérer le calendrier de livraison du tronçon central de la rocade de Gap. Un espoir qui a été vite douché au grand dam de Roger Didier, maire de Gap qui pointe du doigt la responsabilité de l’État.

 

« L’État se moque des Gapençais et des Haut-Alpins », R. Didier

 

Le chantier ne s’arrête pas à ce tronçon central de la Rocade car il reste encore la section sud et nord à réaliser. Roger Didier a ainsi demandé d’assurer la maitrise d’ouvrage de la future section des Eyssagnières et se dit prêt à faire la même chose pour le tronçon nord qui doit être sujet à des études d’opportunité d’une durée de cinq ans à partir de janvier 2021.

 

 

Niveau budget, Roger Didier considère que la facture est bien plus salée que prévu. D’un montant initial de 36 millions d’euros, le coût de la rocade est aujourd’hui de 56,3 millions d’euros. Depuis le début des travaux, la mairie a contribué à hauteur de 8,2 millions d’euros à la section centrale et a d’ores et déjà refusé de financer sa part de 16,6% du dernier surcoût de 7 millions d’euros.

 

La préfète craint une réorientation des crédits vers d'autres chantiers

Interrogée sur ce sujet dans le "8:30" ce matin sur Alpes 1, la préfète Martine Clavel comprend l’insatisfaction du maire, « pour autant, je ne sais pas rattraper le temps passé ». Si les compléments de financement ne sont pas obtenus de la part de la mairie, elle craint un avancement du chantier plus lent voire une « réorientation des crédits de l’État et des autres financeurs vers d’autres chantiers. C’est une crainte, pas une menace ».

 

C. Lourenço