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Hautes-Alpes : Briançon met en demeure « Refuges Solidaires », une pétition lancée

SOCIÉTÉ / Parmi les signataires, on trouve l’évêque de Gap et d’Embrun, Monseigneur Xavier Malle, la navigatrice, écrivaine et présidente de WWF France, Isabelle Autissier ou encore Pierre Rosanvallon, du collège de France

 

- Hautes Alpes -

 

Pétition contre décision à Briançon. « Tous Migrants » est vent debout contre la position de la nouvelle municipalité menée par Arnaud Murgia. Le lieu d’accueil d’urgence des exilés et le local technique des maraudeurs solidaires devront en effet fermer leurs portes. Dans un courrier envoyé au mois d’août, la municipalité met en demeure « Refuges Solidaires », qui gère le lieu d’accueil, de quitter le bâtiment d’ici le 30 octobre. Si une convention d’occupation avait été passée avec l’ancienne mandature, elle est arrivée à terme en juillet et ne sera pas renouvelée par Arnaud Murgia. Malgré une rencontre avec l’élu il y a 15 jours, aucune alternative n’a été proposée aux bénévoles. Quant au local technique qui avait été mis à disposition pour réaliser les maraudes solidaires, lui aussi sera fermé. Pour Michel Rousseau, de Tous Migrants, si cette décision était appliquée, elle serait dramatique pour les personnes exilées :

 

« Les conditions climatiques du nord du département ne permettent pas de survivre l’hiver », M. Rousseau

Selon Tous Migrants, plus de 11.000 personnes, des hommes, des femmes mais aussi des enfants ont traversé la frontière franco-italienne haut-alpine ces cinq dernières années. Depuis quelques mois, il s’agit majoritairement de kurdes d’Iran mais aussi de personnes en provenance d’Afghanistan.

 

Pour Tous Migrants, Briançon est une « brève escale dans leur périple migratoire »

L’an passé, l’association avait d’ailleurs été récompensée par l’attribution de la mention spéciale du prix des Droits de l’Homme de la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Une pétition a été lancée pour que le lieu d’accueil d’urgence des exilés et le local technique des maraudeurs solidaires restent ouverts. Parmi les signataires, on trouve l’évêque de Gap et d’Embrun, Monseigneur Xavier Malle, la navigatrice, écrivaine et présidente de WWF France, Isabelle Autissier ou encore Pierre Rosanvallon, du collège de France. « Il faut que Monsieur Murgia qui se présente comme un montagnard se souvienne qu’en montagne, il y a une règle d’or, celle de l’assistance à personne en danger » souligne Michel Rousseau.

La pétition est à retrouver ici.

 

« Le premier devoir d’un maire : faire respecter la loi », A. Murgia

 

Sur les réseaux sociaux, le maire Arnaud Murgia s’exprime. « Ce n’est pas moi qui ferme le Refuge Solidaire », explique-t-il. Selon lui, le bail n’avait pas été renouvelé au mois de juin par la précédente équipe intercommunale. Il souligne également que les normes de sécurité ne sont pas réunies pour accueillir du public dans ce bâtiment. Enfin, Arnaud Murgia se range derrière « le premier devoir d’un maire : faire respecter la loi ». Une loi qui autorise l’entrée sur le territoire aux mineurs isolés et demandeurs d’asile « et interdisant le séjour sans titre sur notre territoire ».

 

A. Vallauri