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Crise sanitaire : La tribune des présidents du département des Hautes-Alpes et de l’ADDET.

Tourisme & confinement : de l’art de surmonter une saison d’hiver tronquée, un printemps escamoté et un été pour le moins incertain.

« Nous souhaitons, par cette tribune, alerter les pouvoirs publics sur la situation des Hautes-Alpes. Nous appelons, malgré l’inédit et l’incertitude des circonstances, à plus de clarté et à une meilleure prise en compte des spécificités de notre territoire alpin.

Les Hautes-Alpes sont l’un des départements de France les moins touchés par la pandémie et ce malgré la proximité des foyers de contamination d’Italie du nord. Cette situation s’explique sans doute par la démographie (142 000 habitants), la faible densité de la population (25 h./km2) et l’esprit de responsabilité des Haut-Alpins. Ici, le nombre de décès liés au COVID19 pour mille habitants est cinq fois plus faible que pour l’ensemble de la France. Ce qui n’enlève rien – évidemment - à la douleur des familles qui traversent cette épreuve ou à l’engagement des soignants et de tous ceux qui font face.

Les conséquences de la récession sont, paradoxalement, plus fortes ici qu’ailleurs. L’économie des Hautes-Alpes est à l’arrêt : 60 % des salariés du privé sont au chômage partiel, le taux local semble deux fois plus élevé que le taux national. Cela tient en partie au poids du tourisme qui génère un tiers de la richesse et des emplois du territoire. Le tourisme est le moteur de l’économie, un secteur d’activité qui à lui seul entraîne tous les autres comme l’agriculture, l’agroalimentaire, le commerce, l’artisanat, le bâtiment ou encore les travaux publics.

Le Président de la République et le Gouvernement ont fait le choix du juste milieu entre risques sanitaires et économiques en annonçant la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai prochain et la reprise de pans entiers de l’économie à la même date, à l’exclusion notoire du tourisme.

Nous, Président du Département des Hautes-Alpes et Président de l’Agence de développement des Hautes-Alpes, pensons que la santé de nos concitoyens doit primer. Si le risque sanitaire est certain, le retirement doit être prolongé partout et pour tous. S’il est, en revanche, jugé suffisamment mesuré pour reprendre prudemment le cours de nos vies, les restrictions qui frappent les acteurs du tourisme doivent être reconsidérées. »

Jean-Marie BERNARD, Président du Département des Hautes-Alpes.

Patrick RICOU, Président de l’Agence de Développement des Hautes-Alpes.