Hautes Alpes : cinq listes à l'assaut de la cité fortifiée

POLITIQUE / La bataille fait rage entre cinq listes pour devenir le maire de la plus haute ville d’Europe : deux candidats de gauche, deux de droite et un marcheur

 

- Hautes Alpes -

 

Maire sortant et en place depuis 2008, Gérard Fromm brigue un troisième mandat à Briançon mais sa campagne a été extrêmement perturbée. Confiné à domicile après avoir été en contact avec une personne atteinte du coronavirus, la tête de liste divers gauche de « Briançon à Venir » essaye malgré les circonstances de convaincre les électeurs et compte sur son bilan chiffré pour le faire : 200 logements sociaux de plus, 0% de hausse d’impôts, 0% de baisse de subvention aux associations ou bien 200 emplois de plus dans le chantier « Cœur de Ville ». Avec ce slogan « les chiffres parlent d’eux-mêmes », Gerard Fromm mise sur les « valeurs de solidarité, de fraternité, d’écologie et de démocratie » de sa liste qui ne comptera pas sur Aurélie Poyau.

 

Aurélie Poyau prend ses distances avec Gérard Fromm

Actuelle adjointe du maire, la tête de liste de « Briançon citoyenne » a décidé de voler de ses propres ailes lors de ces élections avec trois grands axes de campagne : la transition écologique et solidaire, la gouvernance partagée ainsi que la participation citoyenne. C’est sur cette dernière orientation que ce projet dénote des autres listes avec la volonté assumée avec des propositions comme l’élaboration de budgets participatifs et de référendums à l’initiative de la population. Résolument ancrée à gauche, Aurélie Poyau défend ainsi un projet qu’elle considère « novateur » et avant tout « collégiale » car elle croit fermement « au partage des compétences ».

 

Une droite divisée... 

Après l’échec de 2014, la droite briançonnaise espère un autre dénouement même si la situation reste la même avec deux hommes en campagne. D’un côté, Romain Gryzka et de l’autre, Arnaud Murgia. Ce premier qui a tout juste 31 ans est pour la deuxième fois consécutive candidat à la mairie de la cité fortifiée avec sa liste « Briançon D’abord, Briançon Toujours ». Avec la transition écologique et son programme « Briançon Capitale Verte des Alpes du Sud », la gestion financière de la commune doit être repenser en annonçant la fin du remboursement de la dette dans 12 ans.  Sans étiquette, il a déclaré sur Alpes 1 en octobre dernier qu’il ne demandera aucune investiture car « ce qui m’intéresse, ce ne sont pas les camps politique mais Briançon ».

 

Une investiture que ne possède pas pour autant Arnaud Murgia même s’il a déposé l’étiquette « Les Républicains » à sa liste « Demain Briançon » en préfecture. Au côté du conseiller départemental, on retrouve l’élu municipal d’opposition Éric Peythieu qui avait un temps laissé planer le doute sur sa participation. Main dans la main, ces deux hommes veulent présenter un projet de redressement pour la ville avec de nombreuses mesures immédiates comme une refonte du plan de déneigement pour l’hiver 2020 ou une réforme du rôle de la police municipale en lançant notamment un plan de recrutement.  

 

... et opposée

Notez que ce lundi, un recours en contestation de l’inscription sur la liste de Romain Gryzka de deux colistiers a été rejeté. Déposé par Christian Bailly, qui serait proche d’Arnaud Murgia, il a même été condamné à payer la somme symbolique de 100 euros aux deux membres de la liste « Briançon D’abord, Briançon Toujours ».

 

Briançon en marche ?

Dernière liste et pas des moindres à entrer dans la danse, c’est la liste de La République en Marche. Mené par Stéphan Jules, novice en politique et ancien directeur de Pôle Emploi, la liste « Osons Briançon » aura forte à faire lors de ces élections municipales qui s’annoncent compliquées pour le parti présidentiel même si elle peut compter sur le soutien de Joël Giraud, député des Hautes Alpes. Au cœur du projet des marcheurs briançonnais, la transition écologique se veut réaliste et coopérative en créant par exemple un grand plan de mobilité intercommunal ou bien en structurant et valorisant la filière des déchets verts.

 

C.Lourenço