Hautes Alpes : duel entre une maire et son ex-adjoint à Embrun

POLITIQUE / Un duel entre la maire sortante, Chantal Eyméoud et l’ancien conseiller municipal de la majorité, Marc Viossat se joue à Embrun

 

- Hautes Alpes -

 

Il semblerait que l’adage « jamais deux sans trois » ne suffise pas à Chantal Eyméoud qui brigue un quatrième mandat à la mairie d’Embrun après ses victoires aux élections municipales de 2001, 2008 et 2014. À la tête de la liste « Embrun – L’Avenir Ensemble », la présidente de la Communauté de communes de l’Embrunais défend son bilan, elle qui considère « avoir changer la ville » en 19 ans aux manettes de la cité archiépiscopale.

 

Une dette en baisse à Embrun 

 

Le désendettement de la commune en est donc le parfait exemple pour l’édile. En 2010, Embrun était à 21 millions d’euros de dettes, elle est aujourd’hui à près de 11 millions d’euros et le taux d’endettement devrait poursuivre sa courbe descendante, grâce aux subventions régionales. « Ma position de vice-présidente de la Région m’a permis d’avoir des leviers pour mieux faire financer nos dossiers. Entre 70 et 95 % », expliquait la docteure en sciences économiques au micro d’Alpes 1 en janvier dernier. Autre sujet important en tant que maire et présidente de la Conférence sanitaire des territoires dans les Alpes du Sud :  l’installation d’un scanner dans les locaux de l’hôpital d’Embrun. Une idée enterrée par Philippe de Mester, directeur de l’ARS PACA qui a malgré toute pris la décision orale de construire un nouvel hôpital à Embrun permettant ainsi d’installer un scanner et de maintenir les urgences. Un projet d’envergure qui est l’une des nombreuses raisons qui ont poussé Chantal Eyméoud à vouloir poursuivre son travail à la tête de la mairie de la « Nice des Alpes ». D’orientation politique centre-droit, elle est sans étiquette avant ce nouveau passage aux urnes qui jugera son bilan et son programme axé autour de douze orientations avec notamment la santé, l’environnement et une démocratie plus participative. 

 

« Il est bon de donner un nouveau souffle, d’avoir une nouvelle équipe, de mieux intégrer la population aux décisions  », M.Viossat

 

Face à Chantal Eyméoud, se dresse Marc Viossat qui a été son adjoint durant deux mandats. Un duel fratricide qui se profile donc pour cet ingénieur agricole de 66 ans qui veut symboliser un « nouveau souffle » pour la troisième commune des Hautes Alpes. Sans vouloir marquer une scission, le septième vice-président du conseil départemental en charge des ressources naturelles, de l’énergie, du climat et des déchets se dit prêt à quitter l’hémicycle en cas d’élection et ainsi aller à contre-courant de la maire actuelle qui cumule les mandats au niveau local, intercommunautaire et régional. La tête de liste de « Partageons l’Avenir » détache trois axes majeurs dans son programme que sont l’environnement, le développement économique et la justice sociale. Plusieurs propositions sont ainsi mises en avant à l’image de la création d’une maison des producteurs locaux, le démarrage d’un programme d’aménagement sur le domaine de Chauveton ou l’amélioration des installations touristique du plan d’eau. Un vaste programme pour un homme qui va donc essayer de mettre fin à la mainmise de 19 ans de Chantal Eyméoud sur la mairie d’Embrun et qui n’a pas peur d’engager ses propres deniers. Lors de la présentation de sa liste à la population embrunaise le vendredi 21 février dernier, Marc Viossat a assuré qu’il reverserait 50% de ses indemnités de maire aux associations caritatives de la commune. Un effet d’annonce qui semblerait réussi mais qui ne donnera son verdict final que ce dimanche.

 

C.Lourenço