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Hautes-Alpes : économie et tourisme dans le vert et discours plus « vert »

ÉCONOMIE / TOURISME / L'Agence de Développement des Hautes-Alpes tire le bilan 2019, un bilan plus que positif pour ses entreprises et son tourisme. Mais avec une nécessite qui pointe son urgence : le réchauffement climatique. Pour l'Agence, les actions ne sont plus à faire, mais c'est le discours qui doit se "verdir"

 

- Hautes-Alpes - 

 

Les Hautes-Alpes vont bien, merci ! L’Agence de Développement Économique et Touristique tire le bilan 2019, avec le sourire. Entre l’économie florissante, le tourisme en croissance et la promesse de grands évènements, le nouvel an s’annonce sous les meilleurs auspices.

 

Économie et tourisme dans le vert

Économie tout d’abord, ce sont plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés dans les Hautes-Alpes, une tendance à la hausse de 4 %. Des entreprises qui se multiplient, avec 1.670 créations en 2019 soit 13 % de plus. Et elles ont le dos large, puisqu’elles résistent : ce sont 28 % de défaillances en moins qui ont été enregistrés.

Côté tourisme, tout va pour le mieux. On profite de cette embellie économique, et on enregistre pour la 4ème année consécutive une tendance à la hausse : + 2 %. Quant à la clientèle internationale, elle est de plus en plus séduite par le territoire : alors qu’elle représentait 1 dixième de la fréquentation en 2010, désormais, elle en occupe près de 20 %. Et les stations, quant à elles, jouent leur rôle d’investisseurs, avec 50 millions d’euros posés sur la table cette année pour les remontées mécaniques ou la neige de culture.

Chez nos agriculteurs, malgré certains coups durs, on tient bien le choc avec 30 nouvelles installations et 125 hectares de vergers qui ont été replantés en un an. Les Hautes-Alpes se veulent aussi dans le peloton de tête du bio avec 30 % de leurs surfaces agricoles.

 

Deux problématiques : le recrutement et le « déperchement »

Si les entreprises vont bien, ce pour la 3ème année consécutive, elles peinent à recruter et trouver du personnel qualifié. « Il faut que l’on réconcilie la formation avec le marché de l’emploi », explique Yvan Chaix, le directeur de l’Agence.

 

Seconde problématique : alors que les Hautes-Alpes n’ont jamais compté autant d’habitants, 141.784 précisément soit une croissance démographique de 0,6 %, on assiste à un inquiétant phénomène de « déperchement » : les Haut-Alpins préfèrent s’installer dans les agglomérations et les bourgs, délaissant les hautes vallées. Une particularité qu’il faut conserver à l’esprit dans l’élaboration des schémas d’urbanisme, à différents niveaux, selon Patrick Ricou, le président de l’Agence.

 

« Chaque fois qu’une Poste ou une école ferme, c’est une raison supplémentaire d’aller s’installer plus bas », P. Ricou

D’ailleurs, en matière d’aménagements, alors que les communes et intercommunalités se renouvelleront dès mars 2020 avec les élections, l’Agence lancera une tournée « À la rencontre des territoires » afin de faire émerger plusieurs projets structurants pour le département.

 

Verdir son discours en collectant les arguments

Enfin, dernier point, et pas des moindres sur lequel l’Agence veut donner de l’énergie en 2020 : l’urgence écologique. Un sujet sur lequel le département et ses acteurs touristiques devront se positionner. Pour Yvan Chaix, le message est clair : les Hautes-Alpes sont déjà vertueuses en la matière. Les actions ont déjà été mises en place, mais aujourd’hui, c’est le discours qu’il faut « verdir », « car nous sommes pris dans un paradoxe : nous sommes touchés par le réchauffement et nous sommes le plus vertueux en préservation de l’environnement ».

Des travaux « neutres » d’experts seront donc collectés ainsi que les initiatives « vertes » portées par les territoires afin de porter un projet collectif.

Quant à la feuille de route pour 2020, trois axes : capitaliser sur les grands évènements comme le rallye Monte Carlo, le Tour de France à voile ou le Meeting Aérien. Poursuivre l’action en matière économique avec des panoramas réalisés par deux instituts de sondage. Enfin, le Département veut faire aboutir un projet alimentaire pour promouvoir les filières courtes.

 

C. Cava Michard