Hautes-Alpes : « l’État est incapable d’assurer la réforme des régimes spéciaux »

JUSTICE / Les avocats lancent une journée justice morte pour ce jeudi

 

- Hautes-Alpes - 

 

La réforme des retraites ne passera pas. En tout cas, pas chez les avocats. Le Conseil National des Barreaux appelle à la mobilisation ce jeudi, pour une journée justice morte. Un rassemblement qui sera également décliné à Digne les Bains et à Gap, les robes noires craignent pour cette réforme annoncée par le gouvernement. Une réforme qui prévoit d’absorber leur régime autonome dans le régime universel. Le CNB pointe un doublement des cotisations retraites des avocats à 28 %, « c’est condamner une profession à la mort économique, et avec elle l’accès au droit ». Si le doublement n’a souvent pas de conséquences pour certaines professions qui parviennent à répercuter les charges sur leur prix, « nos confrères travaillant à l’aide juridictionnelle ne pourront pas. Le tarif est fixé par l’État, il ne bouge pas », explique Maître Philippe Lecoyer, bâtonnier de l’ordre des avocats des Hautes-Alpes. Il y aurait donc un risque de cessation d’activités, et un maillage territorial plus faible.

 

Des pensions qui diminueraient de 25 à 30 %

Autres inquiétudes de la part des avocats, voir disparaître leur caisse de retraite alors que cette dernière est totalement autonome et « pérenne, elle se suffit à elle-même. Nous sommes dans un rapport de 3 actifs pour 1 retraité », poursuit le bâtonnier. Résultat : une caisse de retraite excédentaire de plus de 2 milliards d’euros, « pour le gouvernement, c’est le moyen d’accaparer une certaine somme qui permettra de compenser le déficit des autres ».

 

C. Cava Michard